Andréa Lardez raconte son parcours et sa progression

Grâce à GOLD FM, voici les mots d’Andréa Lardez, pour la radio officielle du FCGB. ‘Historique’ de la toute jeune section féminine des Girondins de Bordeaux, l’ancienne joueuse de l’ES Blanquefort (avant la fusion avec Bordeaux) a connu la D2 et puis une progression constante jusqu’à la Division 1 et même l’Équipe de France (B). Récit et présentation d’une fille qui monte, dans une équipe où beaucoup d’autres éléments sont à découvrir.

 

« Pourquoi le football ? Très bonne question, à laquelle je crois que je n’ai toujours pas de réponse. A la base, personne dans ma famille ne fait du foot. Je pense que c’est du fait de jouer avec les copains, dans la cour d’école, que m’est venue l’idée d’essayer en club ; tout simplement. J’ai commencé à Mont-de-Marsan, où habitaient mes parents, à l’âge de 6 ans, avec les garçons. Passer au foot féminin ça a été un peu délicat, car j’aimais beaucoup jouer avec les garçons, et je n’avais pas beaucoup d’expérience du football féminin, si ce n’est les sélections, ici, au Haillan, avec la Ligue d’Aquitaine. Mais j’ai essayé, à 15-16 ans, en arrivant dans la catégorie senior, comme la plupart des filles, et au final tout ça s’est très bien passé, elles m’ont très bien accueillie. C’était un niveau régional, que je ne connaissais pas particulièrement, mais ça s’est très bien passé, et j’y suis restée deux ans.

 

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La Division 1 ? Petite, c’était une envie que j’avais, oui. Mais ; et ça va paraître un peu paradoxal ; j’ai été freinée par mon parcours scolaire, parce que j’avais un peu d’avance à l’école donc ça ne collait pas pour rentrer en section, à Mérignac. Du coup, j’ai continué un cursus classique, et au niveau du foot j’ai continué à gravir les échelons, petit à petit. Mais aujourd’hui encore, je suis une étudiante, et je fais un Master 2 de psychologie clinique de la santé. Je me fais un peu chambrer par rapport à ça, et quand les filles ont des questions c’est vrai qu’elle se tournent un peu plus vers moi… Mais vous savez, les trois quarts des filles qui sont ici ont des formations et ont fait des cursus universitaires aussi. On est bien obligées de le faire pour s’assurer un avenir professionnel hors du foot.

 

(…) L’arrivée à Blanquefort ? Oui, c’est par rapport à mes études et à ma venue à Bordeaux. Mais en fait, le club de Blanquefort avait déjà contacté mes parents, suite aux sélections que j’avais pu faire, avec la Ligue. (…) Jouer pour Bordeaux, avec le maillot des Girondins, ça représente énormément de choses. Car les Girondins de Bordeaux, c’est le club de la région, celui dont on a toutes entendu parler. En jouant à Blanquefort, on avait espoir que la fusion se fasse, pour avoir ce privilège d’être les premières à porter ce maillot au niveau du foot féminin. Notre premier match avec, je pense qu’on s’en rappelle toutes. On était super contentes, c’est un moment qu’on n’oublie pas. L’année dernière, et surtout la première année (en 2015-16, NDLR), on gardait quand même un pied dans le foot amateur, même si on sentait qu’on passait dans quelque chose d’autre. Mais le fait de garder nos structures, de s’entraîner à Blanquefort… Peu de nouvelles joueuses sont arrivées au début, donc on n’a pas senti le changement tout de suite. Ce n’était pas radical, mais petit à petit, et ce n’est pas plus mal pour nous je trouve

 

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Photo : Aquitaine Foot

 

(…) Jouer en D1, contre des filles que je regardais avant à la télé, j’avoue que ce n’est pas forcément quelque chose que j’avais envisagé. Petite, j’y pensais, c’était un objectif, mais ensuite j’ai un peu privilégié le scolaire au détriment du football. Maintenant, on y est, et il faut profiter. Je crois que c’est ça le seul mot : ‘profiter’. (…) Mon vrai poste ? Jouer ‘6’, ce n’est pas ce que je préfère. J’aime mieux jouer latérale. Mais si ça peut dépanner l »équipe et arranger le coach, pas de soucis pour que je joue à d’autres postes. Je l’ai déjà fait. Mais je préfère jouer sur le côté droit, pour ma progression, et aussi pour les automatismes. Je pense qu’on ne peut pas être hyper performante en jouant à plusieurs postes, mais j’essaye vraiment de faire au mieux, de m’adapter si besoin. On s’entraîne quand même toute la semaine ensemble, donc que je joue à un endroit où à un autre, je connais les filles autour de moi et ça m’aide. J’en ai parlé avec le coach, et j’estime que je dois progresser, qu’on doit se mettre au niveau de la D1, et que pour apporter tout ce que je peux à l’équipe il faut que je sois fixée à un poste, ce sur quoi je travaille sérieusement.

 

(…) Notre bon début de saison ? Si ça va trop vite ? Je ne sais pas ; mais je dis surtout qu’il faut qu’on garde en tête qu’on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise. On se souvient toutes du premier match de la saison, à Lille (défaite 3-0, NDLR), on le garde en tête. Mais vu la qualité du groupe et du travail qu’on fournit je trouve que notre place actuelle n’est pas illégitime. Après, à nous de continuer les efforts et le travail pour y rester. Les nouvelles joueuses arrivées cet été nous apportent un état d’esprit très professionnel et une exigence qu’elles avaient dans leurs précédents clubs, et nous on a cette expérience de la galère de l’an dernier, pour se maintenir. Le staff l’a aussi. Et je pense qu’en mélangeant un peu tout ça, la mayonnaise a pris et on parvient à faire des résultats aujourd’hui. Cette saison, on joue plus au ballon, on essaye de produire du jeu, on ne s’adapte plus uniquement à l’adversaire, comme l’an dernier ; mais on garde notre base de travail en termes d’état d’esprit. En fait, on est obligées, par rapport à l’exigence demandée, de s’aligner. Moi, je suis beaucoup dans la déconne, à rigoler ; et c’est vrai que j’ai dû un peu le canaliser, pour le groupe, le staff, le travail, et pour gagner en sérieux. »