Aimé Jacquet : « Zidane était dans la feinte, Alain dans la passe parfaite »

Durant le Live d’Éric Dagrant, la semaine dernière, Monsieur Alain Giresse, le joueur N°1 de l’histoire des Girondins, était invité d’honneur pendant… 2h30 (!?) pour que 12 témoins issus du monde du foot s’expriment sur lui et son vécu sans qu’il sache à l’avance qui allait lui parler. Un gros événement s’est donc produit quand Aimé Jacquet – qui refuse pourtant poliment les invitations des médias depuis très longtemps – est intervenu lors de l’émission, discutant avec son ex capitaine du grand FCGB des 80’s.

Questionné par Éric, l’ex entraîneur de Bordeaux puis sélectionneur des Bleus champions du Monde 98 s’est notamment confié sur les points communs et les différences entre Gigi et… Zinédine Zidane, pour évoquer également un troisième ex Girondin de légende :

« Une comparaison Giresse – Zidane ? C’est compliqué. Mais je dirais qu’Alain avait une facilité d’orientation du jeu qui était exceptionnelle. Il était court sur pattes, donc il savait déjà comment il allait orienter le jeu avant de recevoir le ballon. Zidane était plus dans la feinte, dans le dribble, l’élimination, alors qu’Alain était plus dans la perfection de la passe, dans la rapidité de la passe. C’est ce qui m’a toujours frappé chez lui. (…) Si Alain avait besoin de ‘muscler son jeu’ ? Oh non (sourire), il n’en avait pas besoin ! Car il avait une technicité qui était d’une fluidité extraordinaire. D’ailleurs, tous les grands joueurs de ce niveau-là ont une technicité au-dessus des autres. Cela ne se discute même pas, ça se voit, ça se sent. Et, encore une fois, je félicite vraiment Alain pour toute sa carrière dans le football, un univers où rien n’est simple. Tu as le foot au plus profond de toi, Alain, et tu t’es construit tout seul.« 

Très surpris, ému et touché de parler à Aimé JacquetAlain Giresse a réagi à son analyse par ces mots :

« Je suis très content, surtout, de pouvoir te parler, Aimé. Cela me remémore mes plus forts moments de ma vie, qui ont ancré en moi l’approche que j’ai. Quand je suis devenu entraîneur, je me suis quelque part permis – sans te demander, excuse-moi (sourire) – de piocher dans tout ce que tu m’as appris. Et quand on a le feu sacré on passe à travers tous les écueils. »

Un échange hors du temps et tout en haut du football.

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