Éric Bedouet : « Ceux sur le banc, ils sont autant fatigués que les autres, et même plus des fois »

Soucieux de la bonne gestion des états de santé de ses joueurs, et surtout des internationaux revenant de la trêve passée en sélection, Éric Bedouet, coach des Girondins (mais surtout préparateur physique), explique comment la trêve lui sert de complément sur tout ce domaine de la prépa ; sans forcer cependant.

« Pendant la trêve, on a pu travailler physiquement avec les joueurs présents. Car d’habitude, on ne peut pas, avec les matches tous les 3 jours. Mais c’est pour ça que notre préparation d’avant-saison faite cet été a été plus longue et plus dure que d’habitude. Le but c’est d’essayer de durer sur tout la première partie du championnat. Mais dès qu’on peut – et là c’était l’occasion de le faire, surtout pour ceux ne jouant pas beaucoup – on remet une petit couche de physique. Alors on a travaillé là-dessus. Et puis, on fait ce qu’on peut, au maximum… Mais on ne peut pas tout faire non plus, car des joueurs qui ne jouent pas, ou peu, moins que les autres, ils sont autant fatigués en restant sur le banc, et même plus des fois.

Alors souvent on fait des séances très physiques pour ceux qui ne jouent pas, alors que ces joueurs sont stressés, mécontents de ne pas jouer, dorment mal car ils font peu d’efforts physiques… Donc si on leur met une séance physique très dure le lendemain du match on s’aperçoit qu’au fil du temps ils sont plus fatigués que les autres. Donc attention à ça, il faut régénérer, et discuter avec eux, passer des tests, pour voir comment ils sont. On a la chance de ne pas avoir beaucoup de blessés pour l’instant – même si un de nos internationaux est revenu blessé -, donc tant mieux, on croise les doigts et on essaye de continuer comme ça.

Mais avec les retours de sélections, c’est dur à gérer et à bien préparer les matches. Heureusement, pour Aurélien Tchouaméni, ce n’est rien de grave, pas comme pour Andreas Cornelius. Et puis on a des joueurs qui ont beaucoup bougé et voyagé, comme Samuel Kalu avec le Nigeria, et quand il est renté c’était pas encore ça… Donc sur ça, on ne peut pas faire grand-chose, il faut récupérer avant de travailler. C’est aux joueurs de s’habituer à ça : à la sélection, à la Coupe d’Europe, à jouer tous les 3 jours, à voyager. Gérer tout ça n’est pas facile, mais ça s’apprend. Ils doivent le faire, et réussir à bien jouer au milieu (sourire) ! Psychologiquement, passer vite d’un truc à l’autre n’est pas simple, notamment si on a marqué en sélection, mais il faut se remettre dans le championnat de France rapidement, et vraiment y être bon, car c’est notre pain quotidien. »