La conf’ de presse d’avant Rennes – Bordeaux (J 4 de L1) d’Éric Bedouet

En conf’ de presse d’avant Rennes – Bordeaux (J 4 de L1), le coach intérimaire (et même un peu plus que ça…) des Girondins, Éric Bedouet, a balayé la situation sportive et son cas personnel, avec le calme et l’humilité qu’on lui connait.

« Passer 3 tours de qualifications européens, mine de rien, peu d’équipes y arrivent, donc je vois ça comme un premier aboutissement d’un parcours commencé il y a longtemps, avec Gus Poyet et Tano Taricco, que j’associe à cette qualification car c’est aussi la leur. Le parcours a été atypique, aucun match n’a été faciie, même contre des équipes soi-disant moins fortes. (…) Le fait que tous les joueurs me remercient ? Oh, ça, vous savez, c’est pas grave, ça fait partie de… C’est mon boulot de rendre service au club, c’est pour ça que j’y suis, ça fait longtemps, c’est ma fonction aussi, d’être entraîneur, même si c’est plus stressant que la préparation physique. Mais je suis plus expérimenté qu’il y a de nombreuses années, alors je prends ça bien, du bon côté, et voilà. Je vis les choses bien, je reste tranquille, mais l’embêtant ce sont toutes les petites choses qu’on ne maîtrise pas et qui font que le match ne se passe pas bien, sur et en dehors du terrain, dans le relationnel parfois. Après, je conçois le métier en me disant que si on n’a que des problèmes, c’est fini, donc il faut rester serein et travailler dans les meilleures conditions possibles. Mais ce n’est pas simple.

Éric Bedouet :

(…) Si je peux continuer comme coach ? Oui, on peut continuer, ce n’est pas le problème. Mais, sincèrement, je n’en sais rien. Moi je prends les matches comme ça, je ne me projette pas, car je ne voulais pas faire ce métier de coach en venant à Bordeaux, alors que c’était mon métier avant. Et je suis toujours resté dans cette position-là, en prenant du plaisir : pas de soucis ! L’entente avec les joueurs est bien, mais je sais que, même si on travaille bien, ça peut vite évoluer. Moi, j’essaye de rester moi-même car dans ce métier-là il ne faut pas jouer un rôle, mais je sais qu’il y a des choses que je ne peux plus dire aux joueurs, ou plus pareil, que quand j’étais adjoint sur la préparation physique. Mais, vous savez, être entraîneur ne m’empêche pas de faire aussi la prépa physique avant les matches. Peut-être que je ne devrais pas le faite, mettre quelqu’un à ma place, mais ça ne me gêne pas. Après, je suis impliqué avec les joueurs, je les respecte et les écoute, surtout les plus âgés, car moi aussi j’ai été joueur, donc je sais ce que c’est. Je pense qu’eux aussi me respectent, donc on avance comme ça. Comme je l’ai dit, et même s’il faut corriger les points négatifs de sa personnalité, il n’y a pas de rôle à jouer. Et quand les joueurs se rendent compte qu’on est comme ça, ça marche.

(…) En ce moment, je trouve qu’il y a une progression, surtout contre Monaco, où je trouve que nous avons franchi un cap en trouvant le jeu qu’il nous manquait. Moi, je n’ai rien changé quant au dispositif mis en place par Gustavo Poyet, simplement, à la perte de balle, certains joueurs étaient perturbé par des petites choses qui avaient changé. Donc je les ai rassurés, en leur disant que rien ne changeait et qu’il fallait se retrouver, en essayant peut-être d’amener une touche plus offensive, qu’on a vu face à Monaco car les joueurs ont pris du plaisir. Donc, voilà, on a quand même changé un petit peu de choses… L’ambition, c’est de préparer les joueurs, et surtout les plus jeunes, au très haut niveau. Se frotter à ça, c’est parfait, c’est tout bénéfique, c’est une belle expérience. (…) En ce moment, on joue tous les trois jours, donc on n’a pas le temps de profiter, on enclenche vite la suite, et je souligne l’importance du staff à côté de moi, aussi, car sans lui ce ne serait pas facile. Ce sont des gens bons, sérieux, qui travaillent bien. C’est plus facile.

(…) Le match à Rennes ? On sait que ce sont des matches durs à négocier, en fin de semaine, après un match européen le jeudi. D’autant plus que Rennes est une belle équipe, bien organisée, un beau club qui se construit, avec beaucoup d’ambitions, de bons joueurs, des bonnes recrues. Mais bon, on va faire tourner, des joueurs vont rentrer, certains doivent un peu être protégés, d’autres se montrer car on ne les a pas encore vus. Et avant la trêve, avant de couper un peu, c’est important, c’était prévu avec Gustavo et son staff, car on n’a enchaîné à fond depuis le 29 juin, sans se reposer. Mais les joueurs sont bien, même si je ne les connais pas tous très bien. Après, on se heurte souvent au fait de devoir faire comprendre aux joueurs qu’ils ne vont pas tout jouer car nous on veut qu’ils soient bons sur une durée bien déterminée. Mais là, ce sont plus les choix du prépa physique que du coach… Mais ça ne passe quand même pas (sourire). Alors ce n’est pas facile. Il y a des choix à faire, comme pour Valentin (Vada), qui n’est pas content de ne pas jouer, et c’est normal. Mais moi je lui explique que je veux des joueurs polyvalents, et que c’est pour ça qu’il s’est retrouvé en 19ème joueur… Maintenant, je m’entends très bien avec lui, aux entraînements tout va bien, il est dans le groupe, très positif, et j’espère qu’il aura sa chance et que tout ira bien pour lui. »