Ibrahim Ba : « Jacquet pourra toujours me dire que Dugarry était meilleur, mais je ne le croirai pas »

Comme à chaque fois, avant une grande compétition internationale, toute une dramaturgie se met en place autour de la liste du sélectionneur. Et tandis que Didier Deschamps s’apprête à donner la sienne pour le Mondial 2018 en Russie, les médias vont encore une fois rechercher d’anciens écartés emblématiques. Parmi eux, il y a notamment Ibrahim Ba. Ancien milieu de terrain du Havre et des Girondins de Bordeaux (saison 96-97), ‘Ibou’ était un grand espoir du football français et avait obtenu 8 sélections en Bleu (2 buts). Mais, après son départ au Milan AC, il n’avait pas été retenu pour le Mondial 98 en France, et sa carrière avait, alors, vite décliné, l’éloignant sans cesse du niveau de ses premières années.

En entretien dans ‘Le Parisien’, Ibrahim Ba revient sur ce douloureux épisode, qu’il n’a toujours pas digéré :

« Je ne souhaite cela à personne. (…) Le gars qui raconte qu’il est apaisé, je vous assure que, dès qu’il regarde les images de la victoire, il se dit forcément : « J’aurais pu y être ». Et cela va être pire pour l’anniversaire des vingt ans. Moi, je vais être franc : je suis toujours en colère contre Aimé Jacquet. Je crois vraiment que je méritais ma place parmi les 22. Je le vis toujours comme une injustice. C’est une histoire qui a changé le cours de ma vie. Mais, aujourd’hui, j’accepte le fait que je ne pourrai jamais revenir en arrière. Je ne serai jamais champion du monde. J’aurai toujours l’étiquette de : « Il a failli être champion du monde ». (…) Si j’ai reparlé au sélectionneur depuis ? Jamais. Je n’en ai jamais ressenti le besoin. De toute façon, il me dirait quoi ? Que ce n’était pas personnel ? C’est ma cicatrice et en reparler avec lui risquerait de l’ouvrir à nouveau. Alors il pourra toujours me dire que Christophe Dugarry, qui m’a été préféré, était meilleur. Mais je ne le croirai pas. Et si Dugarry avait été à ma place, lui aussi aurait eu les boules de se voir préférer Ba. Maintenant, c’est trop tard pour se reparler. »