Les Girondins grillent un nouveau joker

Au lendemain de leur match à Quevilly-Rouen, les Girondins sont dans une position moins confortable qu’en début de week-end. Et pour cause, ils ne tiennent plus qu’un point d’avance sur Metz qui affiche également une belle différence de buts (+26 contre +22 pour les Girondins).

Pour cette J35, David Guion avait pourtant ressorti son schéma en 442 avec une attaque de pointe composée d’Aliou Badji et de Josh Maja. Sur les ailes, le côté du moment Zuriko Davitashvili démarrait et Alexi Pitu, voyait son entrée contre Caen être récompensée par une nouvelle titularisation. De sortie en milieu de semaine pour l’anniversaire de Junior Mwanga, ce dernier et Dilane Bakwa patientaient sur le banc des remplaçants.

Jusque-là, rien d’extravagant dans les choix de départ, mais plus bas et pour jouer la montée en Ligue 1, l’entraîneur bordelais misait donc sur un duo Lacoux-Fransergio. Dans une rencontre où les Girondins devaient prendre jeu et maîtrise à leur compte, les tâches défensives et d’animations étaient confiées à ce duo bordelais. Jouant bas comme à son habitude et avec quelques choix contestables, Tom Lacoux s’en est sorti un peu mieux que son coéquipier brésilien. Adepte des coups offensifs bien sentis et de belles ouvertures en profondeur, l’ancien de Braga en a hélas trop peu fait. Chambré par les commentateurs qui lui confirmaient un jeu en marchant, l’expérimenté Fransergio a une nouvelle fois connu une rencontre délicate. Après avoir été porté en triomphe par les supporters et la presse locale suite à deux buts consécutifs, le Brésilien est plus que retombé dans ses travers. Mais pas aux yeux de son entraîneur qui continue de l’aligner sur cette période cruciale. La concurrence d’un Danylo Ignatenko sur courant alternatif et d’un Junior Mwanga préservé le protègent aussi indirectement.

Après le match à Quevilly-Rouen, David Guion reconnaissait que son équipe avait manqué de liant et de connexion. Isolés en première période, Josh Maja et Aliou Badji ont connu une rencontre très difficile. La palme revient au second avec ce face à face contre Lemaître ou sa jambe écrase le ballon. Toujours en première période, les ailiers étaient eux trop isolés pour l’un (Davitashvili) et trop fuyant sur le terrain pour l’autre avec un Alexi Pitu prenant souvent l’axe et délaissant ainsi le couloir gauche.

À quatre matchs de la fin avant cette rencontre, les bordelais auront donc attaqué le match dès la deuxième période. Avec un tout autre état d’esprit et un placement plus haut sur le terrain. De quoi faire attendre David Guion côté changements puisque le double changement Mwanga-Bakwa est arrivé à la 70e minute de jeu.

La deuxième période laissera de gros regrets avec les deux barres trouvées, un penalty qui aurait pu être sifflé sur Gregersen, mais le contenu bordelais de la première mi-temps équilibre les débats : comment prétendre à un retour en Ligue 1 en ne jouant qu’une mi-temps sur deux et ce à quelques matchs de la fin ? Car dernièrement, le scénario du match à Valenciennes, par exemple, rappelle fortement ce mal bordelais.

Au-delà de l’aspect alternatif, certains bordelais se sont montrés crispés, tendus. Combien de fois Dilane Bakwa a pesté de grands gestes envers monsieur Lepaysant à Quevilly-Rouen ? Il y avait de quoi contester sur certains cas, clairement, mais il y avait aussi de quoi se concentrer et aller chercher l’ouverture sur la suite du match. Si la tension est autant palpable chez certains, d’autres jouent-ils avec une certaine appréhension ? Désormais à un demi point des Girondins de par sa différence de but, le FC Metz ne peut qu’en sourire à ce stade.

Le calendrier préposé plus délicat pour les Grenats sera une autre affaire (Guingamp, Sochaux et Bastia). Aujourd’hui, les yeux bordelais suivent ces équipes d’un peu trop près : un hasthag JesuisGF38 pour la forme pendant le multiplex ou encore des tweets envers des sochaliens en roue libre en cette fin de saison reprochant leur décrochage ont vu le jour.

Sans la carotte des barrages comme le disait Vincent Hognon après la défaite du GF38 à Metz, cette fin de saison ne sera de toute façons qu’à prendre à son entière responsabilité. D’ailleurs, dans un scénario où les Girondins seraient décrochés de la course à la montée, il aurait été curieux de voir comment les bordelais auraient abordé leurs matchs de fin. Pas sûr que la motivation et les têtes aient été débordantes. Il suffit de le revoir sur la première mi-temps de ce match à Quevilly-Rouen.

Poussé donc au sans faute sur cette fin de saison, le FCGB sait au moins ce qu’il lui reste à faire. Même scénario pour le FC Metz. À une inversion près : dans sa course aux victoires, le second peut espérer un faux pas du 3e, tandis que le 3e devra compter obligatoirement sur un faux pas des Girondins pour reprendre la 2e place.