Le cauchemar bordelais (0-4)

A l’issue du match, Francis Gillot a pu ressentir ce qu’avait connu Jean Tigana et les Girondins après la défaite concédée à domicile contre Sochaux (0-4 le 7 mai 2011), équipe alors dirigée par celui qui entraîne aujourd’hui les Girondins…
La première mi-temps, tournant du match
Alors que tout semblait réuni pour passer un bon match de football : un soleil radieux, un stade bien garni ou encore la première titularisation de Diego Rolan, Bordeaux a connu 45 première minutes délicates à l’image de la blessure contractée par l’attaquant uruguayen Diego Rolan qui laissait craindre une sortie après seulement 8 minutes de jeu. Mais, vaillant, le jeune homme reprenait place avec l’espoir de briller pour sa première titularisation.
Et ses bons appels de balles combinés à ses qualités de vitesse auraient pu faire mouche, mais Bordeaux, beaucoup trop imprécis techniquement sur ce match n’aura jamais su faire la différence. Un festival de passes manquées, de choix incompréhensibles ou de mauvais gestes au bon moment à l’image des têtes (ou épaule) d’ Henri Saivet, de Lamine Sané ou encore celle de Florian Marange, tel est le bilan des occasions nettes de Bordeaux sur ce triste match.
Car comme si rien ne semblait aller en faveur des Bordelais, les Lyonnais plein de réalisme ouvraient la marque à la 16ème minute de jeu sur un but de Clément Grenier qui profitait des largesses de la défense bordelaise et de la lenteur de Marc Planus pour tromper Cédric Carrasso en toute sérénité. Pour Bordeaux : rien ou pas grand chose. Juste une situation litigieuse et une main de Milan Bisevac dans la surface de réparation qui aurait pu valoir un pénalty pour les Girondins. Mais rien de bien volontaire dans le geste du défenseur de l’OL….
Et puis comme pour confirmer leur journée sans, les bordelais perdaient Marc Planus et Diego Rolan dès la mi-temps : entorse de la cheville pour l’attaquant uruguayen et contracture du mollet pour le défenseur bordelais (Source : Girondins.com).
Alors, pour Francis Gillot, qui avait déjà bricolé une charnière centrale Planus-Marange et qui s’était vu dans l’obligation (ou presque) de lancer Diego Rolan pour faire souffler David Bellion en attendant que Cheick Diabaté (re)trouve le chemin de l’entraînement (et de l’intelligence ?), les choix devenaient vite forcés. Fahid Ben Khalfallah et Grégory Sertic rentrèrent donc pour ce qui s’avéra être l’une des mi-temps les plus tristes et pathétiques de l’ère Gillot.
Spectateur, attentiste, réduit à compter sur des joueurs qui semblent à la recherche de leur football et surtout face à ses limites, celles d’un effectif pas forcément très riche en début de saison et appauvri au mercato suite à la perte de ses deux meilleurs attaquants, Bordeaux a été surclassé dans le jeu par un OL qui s’est amusé en jouant simplement son football.
Bordeaux craque en 10 minutes
C’est donc en milieu de seconde période que le naufrage bordelais a définitivement eu lieu. En 10 minutes, Lyon a inscrit 3 buts à un Cédric Carrasso désabusé : le premier sur un missile de Fofana en pleine lucarne (65ème, 0-2) suite à une perte de balle de Fahid Ben Khalfallah, le deuxième sur un pénalty de Clément Grenier suite à un accrochage de Julien Faubert sur Fofana (73ème, 0-3) et enfin, pour clore cette triste après-midi, un but d’ Alexandre Lacazette sur un mauvais renvoi de la défense bordelaise et de Florian Marange (75ème, 0-4). Au final, Lyon qui a cadré 5 tirs dans le match marque donc par 4 fois. Une preuve de réalisme impressionnante, ce dernier ayant été facilité par la qualité de jeu des Lyonnais et les erreurs bordelaises.
Des joueurs face à leurs limites
Il y a des moments où même Francis Gillot ne peut plus rien. Contraint d’aligner Florian Marange en défense centrale, laissant ce dernier vivre l’enfer face aux permutations des attaquants lyonnais, de conserver espoir en Nicolas Maurice-Belay, une nouvelle fois transparent en dehors de deux ou trois accélérations, de donner des responsabilités importantes à Fahid Ben Khalfallah, qui s’est fait à nouveau chambrer par Chaban-Delmas sur son coup franc totalement manqué en toute fin de match, et de donner les clés au seul Jaroslav Plasil, vite débordé par le duo Gonalons – Fofana, l’ex-entraîneur de Sochaux et de Lens a subi le match presqu’autant que ses joueurs.
Et maintenant ?
A cinq jours de la réception du Dynamo Kiev qui avait fait fortement souffrir les Bordelais lors du match aller des 1/16èmes de finale de l’Europa League (1-1), les Girondins vont vite devoir oublier la fessée qu’ils viennent de se prendre pour aller de l’avant et empocher leur qualification pour les 8èmes de finale de l’ Europa League. Et retrouver la victoire face à Brest, encore à Lescure.
On espère d’ici là que Bordeaux aura retrouvé son football… et ses joueurs.