Jocelyn Gourvennec : « Il faudrait que les joueurs, et pas seulement les cadres, s’expriment plus »

Autre morceau du point-presse du coach Jocelyn Gourvennec, avant le Toulouse – Bordeaux de demain (1/8ème de finale de Coupe de la Ligue). Voici ce que le Breton répond quand on lui demande à quel point les joueurs sont touchés par la série de mauvais résultats actuels :

« Ils sont impactés mentalement, ça oui, les joueurs culpabilisent un peu. Et même beaucoup, pour certains… Car ils voient bien que ça ne prend pas forme. Je crois qu’il y a vraiment une bonne entente, et une relation de confiance entre le groupe et le staff, entre le groupe et l’entraîneur. Ça je m’en porte garant. Mais aujourd’hui ce n’est pas suffisant. Il est important d’être unis, groupés, d’avoir une cohésion, de tous vouloir la même chose ; mais après il faut que ça bascule sur le terrain, et pour ça… – non pas qu’on doive s’enlever nos états d’âme, car il n’y en a pas – il faut s’enlever tout sentiment de culpabilité de la part des joueurs, qui se battent, qui se donnent, qui travaillent… et qui n’ont pas pu, vu leurs qualités, oublier si vite qu’ils étaient bons et capables d’être, il n’y a pas si longtemps, une bonne équipe sur la durée.

Même dernièrement, on a fait des matches largement corrects, bien qu’insuffisants pour prendre des points… L’enjeu c’est donc d’y arriver maintenant, et sur la durée. Il faudrait que les joueurs, et pas seulement les cadres, s ‘expriment plus, qu’il y ait de la vie, plus de vie… On a, aujourd’hui, un groupe qui a, je pense, énormément confiance en deux joueurs exemplaires que sont Jérémy Toulalan et Jaroslav Plasil, mais dans une période difficile ils ne peuvent pas jouer à la place des autres, bien qu’on doivent s’appuyer sur eux, qui ont une grande carrière, de la personnalité. Mais c’est aussi aux autres, autour, d’hausser le niveau – même si tous ne peuvent pas être des leaders – pour assumer au moins le rôle d’équipier, de partenaire, et aider à avoir un collectif plus fort. Le manque d’expérience n’est pas rédhibitoire, et même un jeune joueur doit pouvoir hausser son niveau.

Vendredi, contre Strasbourg, le jeune Thomas Carrique n’a pas lâché, il a même été exemplaire dans l’engagement, l’envie, même si le contexte était très difficile et le match pas un cadeau, pour une première en Ligue 1… Il doit, lui comme d’autres, en faire un peu plus. Sa jeunesse n’est pas une fatalité, il y a des choses à faire pour être plus mature, malgré cet élément de l’âge. »