Les émotions que Didier Tholot a ressenties après son but contre Milan et pour son retour de blessure

Prolongeant son point de vue sur les nouvelles générations de joueurs qui accordent moins d’importance au fait de jouer à domicile et de faire de son stade une ‘forteresse imprenable’, Didier Tholot enlève sa casquette d’entraîneur pour remettre celle… du joueur qu’il était par le passé. Dans ‘Girondins Analyse, l’ex attaquant de Toulon, Niort, Reims, Saint-Étienne, Martigues et Bordeaux (1995-97) explique que ses émotions sur un terrain de foot il ne les a jamais ressenties ailleurs.

« Quand il y a du monde, on parle de pression. Cela m’a toujours fait sourire… La pression ? Mais quel bonheur de jouer devant 30 – 40 000 personnes ! Si vous voulez jouer devant 10 000 personnes, il ne faut pas viser le haut niveau… Ce n’est pas une mauvaise pression, les joueurs devraient tout faire pour jouer à guichets fermés à chaque match. Jouer pour soi, c’est aussi jouer pour tous, et pour vivre ça. Quand vous jouez, que vous êtes sur le terrain, je pense qu’il n’y a pas – ou très rarement – de contextes, d’évènements ; même dans la vie de tous les jours ; où vous avez autant d’émotions. Ce n’est pas possible. C’est quelque chose de… J’allais dire que vous avez l’impression de sortir de votre corps, mais c’est un peu ça, parce que c’est un truc de fou !

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Ce que je ressens juste après avoir marqué mon fameux but contre Milan ? C’est assez particulier, car quand je viens à Bordeaux, c’est ma dernière chance d’intégrer l’Équipe de France, pour l’Euro en Angleterre. J’ai un message du sélectionneur, Aimé Jacquet, qui me fait comprendre que Martigues ce n’est pas un assez gros club et me conseille de venir à Bordeaux. Au début, tout va bien, je marque 5-6 buts en quelques matches de Coupe Intertoto ; et puis j’ai un accident de voiture. Le 31 août, un mec me grille un feu rouge et j’en sors avec la hanche cassée, le genou en vrac… Je ne suis alors même pas sûr de rejouer au football. Et je reviens de ça en févier, un mois à peine avant Milan ; donc pour moi c’est (il souffle)… Donc après ce but, par rapport à toute cette histoire, ça ne peut être que le meilleur souvenir de ma carrière.

Au niveau des émotions du football, j’ai aussi un autre souvenir, au moment de mon retour de blessure, contre Guingamp à Lescure. Je suis sur le banc, et quand je me lève pour m’échauffer le stade se lève aussi, scande mon nom. Pourtant, il n’y avait alors rien eu, pas d’exploit sportif, mais les gens avaient été sensibles et avaient suivi ce que j’avais traversé. Je m’étais battu pour rejouer, donc là, c’était… une émotion énorme. Moi, je pense avoir toujours eu une communion avec le public. Vous savez, il y a des joueurs avec de grosses qualités mais qui se laissent aller et ne passeront jamais, et il y en a avec moins de qualités au départ, mais un gros tempérament ; donc il faut aussi jouer sur ça, notamment avec les jeunes. Si on voit que la gamin est volontaire, on peut essayer de l’amener là où moi j’ai réussi à aller. »