Stéphane Martin : « Dans un autre domaine que le foot, le fair-play financier serait illégal je pense »

Certaines voix se font entendre, en ce moment, pour contester le fameux fair-play financier ; dont celles de Bertand Desplat, président d’En Avant Guingamp. A l’inverse, Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais, en est un farouche défenseur, voulant surtout que cela régule le développement du Paris Saint-Germain de manière scrupuleuse. Et aux Girondins de Bordeaux, qu’en pense Stéphane Martin ? RMC lui a demandé, hier, et le dirigeant du FCGB n’a pas esquivé la question :

« Là, je vais un peu faire une réponse de Normand, mais je suis quand même plus Desplat qu’Aulas. Je ne comprends pas trop le principe du fair-play financier… Après, je comprends aussi la position de Jean-Michel Aulas, qui a bâti son club petit à petit en faisant un travail remarquable et qui voit qu’en quelques années, avec beaucoup d’argent, un projet est en train de se construire à Paris sans qu’il puisse lutter. Je comprends donc sa déception. Maintenant, j’avoue avoir un peu de mal avec le principe du fair-play financier, car je ne vois pas pourquoi on interdirait ceux qui auraient envie de mettre de l’argent dans le football de se faire plaisir s’ils le veulent. Je ne connais pas beaucoup d’opéras bénéficiaires dans le monde… Il n’y a pas de fair-play musical, donc pourquoi empêcher des gens fortunés, ou un État, de se faire plaisir autour du foot ? Je ne vois pas.

Dans un autre domaine que le foot, le fair-play financier serait
peut-être illégal, je pense. Après, il y a des juridictions sportives qui viennent un peu
se substituer aux décisionnaires, en étant prioritaires, mais je ne vois pas trop au nom de quel principe de droit on pourrait empêcher quelqu’un de se faire plaisir avec une équipe de foot. Donc voilà pour ma réponse de Normand (sourire). Je suis plus Desplat qu’Aulas, mais j’ai beaucoup de respect – et sincèrement – pour ce qu’a fait Aulas à Lyon, sur 20-30 ans. C’est une vraie réussite d’entrepreneur et voir cela mis à mal – mais pas balayé – aussi vite… Voilà. Mais j’ai quand même un peu de mal avec la notion de fair-play financier. Après, il faut bien préciser, aussi, que cette mesure introduit aussi un peu l’idée d’une ligue fermée. Il n’y a pas que de la noblesse derrière ça. »