Zizou, le Mondial 2006, Knysna : les souvenirs en Bleu d’Alou Diarra

Déçu et attristé par les résultats actuels des Girondins de Bordeaux, club où il a passé le plus de temps (4 saisons) dans sa carrière mouvementée, Alou Diarra, ex milieu défensif et capitaine du FCGB, a aussi des souvenirs à raconter liés à l’Équipe de France.

44 fois utilisé en A avec les Bleus, Alou revient sur cette expérience, dans L’Équipe :

« Le plus grand joueur avec qui j’ai joué ? Zinédine Zidane. Il était exceptionnel, tellement facile dans tout ce qu’il faisait, il inspirait vraiment la crainte chez ses adversaires. Je l’ai vécu en direct. J’appartenais à la génération qui était chargée de remplacer l’ancienne : les adversaires étaient plutôt décomplexés contre nous. Lui puis Makélélé et Thuram sont revenus en 2005 : on a vite senti l’ascendant psychologique. Immédiatement. Il était beau techniquement et efficace. Si je lui en veux pour le coup de tête en finale de la Coupe du Monde 2006 ? A 11 contre 11, avec lui, on était plus forts. Mais je suis du genre à pardonner. Je ne suis pas parfait. On peut tous avoir un coup de sang, même le plus grand.

Mon plus grand souvenir ? La finale du Mondial, mon entrée en jeu et l’épreuve dans son ensemble. Je ne pourrai jamais oublier notre ascension. Il y avait eu tellement de moments fort. Le regard des gens a changé sur moi, on m’en reparle toujours. Mon pire souvenir ? Knysna (grève des joueurs à la Coupe du Monde 2010, en Afrique du Sud, qui ne sont pas sortis du bus et ont donc refusé de s’entraîner). Ma plus grande honte. Il y avait tellement de signes annonciateurs que le pire pouvait arriver. La main de Thierry Henry en barrage, sa remise en question, l’ambiance très particulière au sein du groupe, avec des tensions, les changements de statut, la préparation incompréhensible, et les incohérences au niveau de la fédé, les choix étranges.

Il fallait du changement. C’est dommage, avec tous les talents que nous avions… On n’est pas fiers de ce qui s’est passé. Tous ne le voulaient pas. Mais on a été solidaires dans la connerie. J’espère qu’on oubliera, même si cela ne semble pas possible. Quand je vois les Bleus d’aujourd’hui, je suis tellement content. Il s’est passé des choses terribles : on a tous été solidaires pour suivre le mouvement. On n’en parle jamais entre nous. L’abcès est déjà crevé. »