Romain Molina : « Le football français, c’est une farce tragico-comique »

Sur sa chaîne Youtube, dans une vidéo spécialement consacrée au sujet, le journaliste indépendant et auteur de livres, Romain Molina, fustige encore, et de façon très cash, l’état général du football français, citant notamment le FCGB dans les cancres ; mais pas que lui… loin de là !

« Le football français, c’est une farce tragico-comique. (…) Les dirigeants disent tous qu’ils ont honte de ce qu’il se passe : mauvaise gestion des clubs, aucune solidarité, chacun essaye de jouer sa carte perso, de plomber les autres en utilisant ses réseaux d’agents et la presse avec certains journalistes qui sont plus des propagandistes, il y a donc des fuites dans les médias, des conflits, des clans, des amitiés et inimitiés politiques, tout le monde parle, la FFF et la LFP se font la guerre… Du coup, c’est un cirque ! C’est la loi du plus fourbe – pas celle du plus fort – ! (…) Mais il suffit de voir l’état sportif et financier des dits grands clubs du football français, de nos locomotives supposées : Bordeaux, Sainté, Monaco, Marseille, Lyon. Bref, le foot français actuel fait vraiment flipper : c’est une grande bataille d’égos. En plus, désolé de le dire, mais – même s’il y a des clubs plus ou moins sérieux et qui travaillent bien comme Strasbourg, Reims et Montpellier, ceux qu’on n’entend pas dans les réunions en visio-conférence, où le niveau est consternant – beaucoup de dirigeants ne pensent pas à leur club mais à… baiser. Donc, ils font des choix en fonction de ceux avec qui ils sortent et de ceux qui leur amènent des filles, pas dans l’intérêt du club.

(…) Le gouvernement, avec le PGE récemment contracté pour venir compenser certaines pertes de la crise du Covid-19, car l’argent est le nerf de la guerre, vient de sauver le foot français. La vérité, c’est que la plupart des dirigeants de clubs voulaient arrêter. Mais par rapport aux fans, ils ne voulaient pas le dire. Et ils sont très contents que l’État se soit porté garant, car sinon des clubs allaient vraiment vers le dépôt de bilan. Sauf que, la guignolerie c’est que ce prêt garanti par l’État il est à rembourser, sur quatre ans, avec l’argent du tout nouveau contrat des nouveaux droits TV. Mais on n’a encore aucune garantie que Mediapro honorera son contrat. La LFP n’a même pas demandé de garanties bancaires… BRAVO, que ça travaille super bien ! Alors, Mediapro et ses actionnaires chinois peuvent sortir l’argent, et j’espère qu’ils le feront, mais ils ne l’ont pas encore fait et on ne peut même pas être sûr qu’ils le feront. Même l’UEFA a des gros doutes sur Mediapro, et nous, en France, on fonce comme des cons et on se dit qu’on va rembourser le PGE, sans être sûr que tout le contrat soit honoré.

On est vraiment tombé très bas ! L’État a sauvé le foot français, et surtout les gros clubs car les petits avaient déjà presque tout touché de leurs droits TV, mais ces clubs – dont je peux comprendre les difficultés, malgré tout – sont tellement mal gérés que la plupart sont en déficit structurel et que, chaque année, ils dépensent plus d’argent qu’ils n’en gagnent, étant ensuite obligés de vendre des joueurs pour être à flots. Mais là, cet été, avec la crise du Covid-19, il ne va quasiment pas y avoir de mercato, puis tous les clubs européens connaissent l’état du foot français, savent qu’à Lille, Marseille, Bordeaux ou Saint-Étienne c’est la merde. Donc ils vont en profiter. Alors en fait, tout ça, au niveau du football français, c’est une grande hypocrisie ! (…) Je ne sais pas trop s’il faut rire ou pleurer, au final. J’espère un grand reset de tout ça, mais malheureusement… Non ! Pour finir, vu les escrocs à la tête de certains clubs et ceux qui les ont rachetés, la Ligue a une part de responsabilités. Et dans tout ça, je me demande aussi si la DNCG est vraiment libre et si elle a vraiment des moyens d’agir. Quand on voit que le président de Bordeaux dit qu’il va la passer en faisant un numéro de claquettes… Tout va bien (sic) ! Voilà pour le tour complet du foot français.« 

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