Paul Bernardoni raconte comment ses débuts difficiles à Bordeaux l’ont endurci mentalement

En ce moment avec l’équipe de France Espoirs, le jeune gardien de but de nos Girondins de Bordeaux, Paul Bernardoni (prêté à Nîmes cette saison), revient aussi sur ses débuts à Bordeaux, en 2016. Pour L’Équipe, il explique comment les Bleuets (U19, U20 et Espoirs) l’ont aidé à tenir le coup quand il ne jouait pas en club.

« On ne revient pas (en Ligue 1) comme ça, après une saison blanche (2016-17). Je suis parti à Clermont et l’objectif était de jouer, jouer, jouer. C’est grâce à ma bonne année là-bas que j’ai trouvé Nîmes, je suis super heureux. (…) Si j’ai débuté trop tôt en L1 ? Non, ça marchait très bien avec Troyes, mon club formateur, j’étais en pleine bourre. Mais à Bordeaux, c’était bien plus compliqué. Ce passage m’a vachement aguerri, il m’a aidé à relativiser, à savoir mieux m’analyser. Je me suis renforcé au niveau de mon caractère pour être un peu plus méchant, savoir dire non, secouer un défenseur s’il le faut. J’ai un poste où on fait, généralement, confiance aux plus anciens. Il faut faire oublier ton âge par les performances et ce que tu dégages. Bordeaux, c’était un contexte difficile, j’étais trop arrivé sur la pointe des pieds alors que tu dois montrer pourquoi tu es là.

On se pose énormément de questions quand on ne joue pas, on a le temps… J’étais troisième gardien, je n’étais même pas dans le groupe. C’est compliqué quand tu exprimes que tu veux du temps de jeu et que personne ne te contacte. T’attends le mercato d’hiver, il n’y a rien… C’est le plus dur. Il ne faut pas avoir peur de redescendre d’une division, sportivement et financièrement. La sélection ? C’était une bouffée d’oxygène, je savais qu’on misait sur moi. Je comptais les jours entre deux rassemblements. C’était le fil rouge. La sélection fait du bien, car tu discutes avec d’autres personnes et ce sont des matches hyper intéressants. Tu vois que tu n’as pas perdu ton niveau, tu passes au-dessus de tes problèmes. »