Nicolas Morin : « Vu son prix, on a regardé De Préville avec des yeux qui n’étaient pas les bons »

Suite et fin des opinions développées par Nicolas Morin (journaliste pour France 3 Aquitaine) dans ‘Girondins Analyse’ lundi (radio RIG), avec un focus sur… Nicolas de Préville, un des choix forts… et surtout non-payants sportivement du coach Jocelyn Gourvennec. Ce choix, Nicolas Morin arrive quand même à en comprendre le sens et la logique initiale.

« Jocelyn Gourvennec, il est forcément en première ligne car c’est lui l’entraîneur, il fait les compositions d’équipes qu’on voit tous, et il assume en premier devant la presse. Il est exposé, il le sait très bien, c’est son métier. Après, quelles que puissent être ses erreurs, ses choix, et ceux de sa direction, ce sont toujours les joueurs sur le terrain. Donc à eux de se donner à fond, ce qu’ils ne font sans doute pas assez… Le manque de confiance, ok, mais quand tu es dans le feu de l’action, tu l’oublies, et tu joues. Après, le souci, avec un joueur comme Nicolas de Préville, c’est que son prix d’achat a faussé le regard qu’on a eu sur lui. On s’attendait à ce qu’il cartonne, là, tout de suite, et marche vite très bien… Mais non, la réalité c’est qu’il se bat pour s’imposer, qu’il a été remis sur un côté car il y est le meilleur actuellement, et qu’il est un peu seul à en vouloir sur le terrain. C’est un bon joueur, mais il a été surpayé en fin de mercato.

On a su qu’Ulrich Ramé, mais aussi Jocelyn Gourvennec, voulaient faire Luuk de Jong – qui jouait moins au PSV, restait sur une mauvaise saison, des échecs à l’étranger et était donc une inconnue -. Il était un peu moins cher en transfert que De Préville, mais quand l’opportunité De Préville s’est enfin présentée, alors que c’est un joueur que Gourvennec suit depuis des années, il l’a voulu lui. Et c’est logique, ça se comprend, car il sortait d’une grosse saison à Lille, avec 14 buts marqués, en jouant dans l’axe. Quand Bordeaux le fait, il présente plus de garanties récentes que Luuk de Jong. Après, 10 millions – et pas 8, comme je l’ai lu… ! -, c’est trop cher. Et du fait de ce prix on l’a regardé avec des yeux qui n’étaient pas les bons, même si c’est quand même un bon joueur qui a fait ses preuves en Ligue 1. Et, encore une fois, je comprends que le club ait fini par privilégier De Préville à De Jong. Le rendement récent des deux était favorable à De Préville, et il correspondait très bien, dans l’esprit, au style de jeu que voulait Gourvennec ; plus que l’opportunité de début de mercato qu’était Alexandre Mendy. Je ne dis pas que Gourvennec a eu raison, mais je dis que sa logique se comprend et que, dans sa conception, il était normal qu’il veuille De Préville et pas De Jong, un joueur moins mobile et polyvalent. »