Le savoir faire de Monchi avec la L1, et les anciens bordelais

Le site du Journal Du Dimanche a publié, durant ce weekend, un long entretien de Monchi, le directeur sportif du FC Séville, double tenant du titre en Europa League, notamment grâce à des joueurs français et/ou passés par la Ligue 1, et même par Bordeaux pour certains. Le club andalou compte aujourd’hui trois ex du FCGB : Benoit Trémoulinas, Grzegorz Krychowiak et Filho Mariano, fraiche recrue d’il y a quelques semaines. Un parti pris totalement assumé et revendiqué par Monchi.

« Tactiquement et physiquement, le joueur de L1 est l’un des plus complets du marché. Il s’adapte parfaitement à ce que je recherche pour faire notre équipe. Par exemple, Grzegorz Krychowiak n’avait véritablement joué qu’à Reims mais il n’a pas eu besoin de temps pour s’adapter à la Liga. Et financièrement, la barre est moins haute : les indemnités de transfert sont dans nos cordes, comme les salaires. Franchement, je n’ai pas été déçu une seule fois en dix ans.

(…) Le joueur de L1 est bien la conjonction idéale entre un prix accessible et un rendement élevé. Nous profitons de l’excellent travail de vos centres de formation. Notre recette : observation et intuition. J’ai une cellule de 16 scouts, tous basés à Séville. Nous n’avons pas une personne en permanence dans les stades français. Dès qu’un joueur est ciblé, j’envoie plusieurs techniciens le voir à tour de rôle, dix fois minimum. Chaque observation est suivie d’un rapport ­très minutieux, ponctué d’une lettre : A pour occasion en or, B pour joueur à suivre de près, etc. (…) Il n’y a pas un week-end où je n’en vois pas au moins trois matches de L1. À la fin d’une saison, j’ai vu chacune des vingt équipes au moins trois fois, davantage pour celles qui jouent en Coupe ­d’Europe. Je ne peux pas citer tous les joueurs de Ligue 1 mais j’ai près de 80 noms en tête qui ont le profil pour venir chez nous un jour. Ce qui me permet d’aller vite, comme avec le Bordelais Mariano qui nous a rejoints mi-juillet. Je lis des bons rapports chaque semaine, tout comme pour les meilleurs espoirs de L2 et les sélections de jeunes. Les dossiers de joueurs français que j’ai vraiment voulus, je les ai tous concrétisés.

(…) Je vois des joueurs intéressants, même dans les matches qui ne le sont pas ! Dans un 0-0 sans occasion, comme il s’en produit souvent, je me focalise sur la qualité du secteur défensif. Chez vous, le contexte tactique n’est jamais dénué d’intérêt. D’ailleurs, nous avons recruté surtout des profils défensifs [­Escudé, Squillaci, Dabo, Krychowiak, Trémoulinas, ­Kolodziejczak, Rami, Mariano…]

(…) J’ai appris à parler français à l’école, mais je n’ai aucun lien personnel avec la France. Je ne suis motivé que par des critères sportifs. Et par des raisons pratiques aussi, car la proximité géographique avec l’Espagne nous permet l’observation la plus poussée. »