Le prochain passage du club girondin devant la DNCG pourrait être tendu

L’été prochain, quand la saison 2019-20 sera finie*, et comme le veut la procédure normale, les clubs de Ligue 1 et Ligue 2 passeront devant la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) pour effectuer le point habituel sur leur situation financière et présenter leurs plans pour la saison à venir. Pour les Girondins de Bordeaux – comme pour d’autres clubs, surtout vu le contexte économique fragile en raison des retombées liées à la crise sanitaire du moment -, il y a une inquiétude sur ce qui pourrait sortir du rendez-vous. Une inquiétude que les discours du président Frédéric Longuépée (« Nous avons des comptes à rendre, nous réfléchissons à la meilleure manière de développer le club en étant aussi conscient de toute la dimension économique. On fait en sorte, comme on s’y est engagé devant la DNCG, de démontrer une situation financière qui soit la plus saine possible. On essaye de ne pas dépenser plus qu’on ne gagne, et il faut qu’à la fin on arrive à créer un modèle qui soit auto-suffisant ») ne dissipent pas.

Déjà, l’été dernier et cet hiver, si la DNCG n’avait pas sanctionné le FCGB, elle avait exigé qu’il vende des joueurs pour résorber ou au moins contenir son déficit. C’est ce qui avait été fait, notamment avec Jules Koundé et Aurélien Tchouaméni, vendus pour plus de 40M€ ; à eux deux ; au Séville FC et à l’AS Monaco, pendant que les achats de joueurs ont été plus légers (2M€ pour Hwang Ui-jo, 5M€ pour Laurent Koscielny, 1M€ en janvier + 8 à l’intersaison et 1 de bonus éventuel pour Rémi Oudin). Mais malgré cette balance des transferts très positive, et notamment à cause du montage financier en vigueur depuis le rachat du club en 2018 qui oblige le FCGB à donner des dividendes et rembourser des prêts, le déficit des Girondins devrait se creuser encore : 21M€ fin 2017-18 (dernière saison sous M6), 25.7M€ fin 2018-19 d’après la DNCG, puis au moins 30M€ attendus fin 2019-20 selon L’Équipe

Pour rappel, King Street, le fonds d’investissement américain actionnaire du club, n’a pas vocation à combler des déficits, surtout des déficits chroniques. Alors, si KS aurait donné des garanties de pérennité à la mairie, on craint malgré tout que l’austérité soit encore plus de mise et passe à nouveau par des ventes de joueurs et peu voire pas de recrutement ; soit un affaiblissement sportif. De plus, qui sont, aujourd’hui, dans l’effectif actuel du club au scapulaire, les joueurs susceptibles d’être vendus à des bons prix, comme les jeunes Koundé et Tchouaméni l’ont été ? On se le demande, vraiment… Le prochain marché en décidera. Et s’il n’y a plus de joueurs (d’actifs…) à vendre pour contenir la situation financière, à moins que King Street ne force sa nature et comble le trou, le club pourrait s’exposer, à terme, à des sanctions de la part du gendarme financier du football français.

Il est encore trop tôt pour s’affoler, mais la double décrépitude des Marine et Blanc ; sportive et – encore plus ? – financière ; n’incite pas à l’optimisme. Encore moins avec l’actionnariat actuel ; qui reste pour le grand public invisible, désengagé et désincarné, sinon par un Frédéric Longuépée largement critiqué et contesté.

Le flou complet, en somme !

*ce qui devrait se faire plus tard que prévu vu que le foot est actuellement
suspendu en raison de la pandémie de coronavirus.