La Cour des Comptes publie un rapport sur le ‘Matmut Atlantique’, qui coûtera, d’ici 2045, 310M€

La Cour des Comptes a publié, ces derniers jours, un rapport sur les soutiens publics faits pour l’Euro 2016 en France, qui a eu lieu il y a 16 mois. Un zoom est notamment effectué sur le nouveau stade de Bordeaux, dit ‘Matmut Atlantique’ du fait d’un naming contracté entre SBA (société exploitante du stade) et la société d’assurances.

Dans un article publié son site, Rue89.com nous fait sa synthèse des analyses de la chambre régionale des comptes, qui juge le stade René Gallice comme un « modèle financier robuste », coûtant 3 millions par an à la ville, mais s’inquiète de son modèle économique « incertain ». On apprend surtout que le coût total de l’enceinte, au bout de 30 ans (la durée du contrat de Partenariat Public-Privé), sera finalement – après moult débats – de 310 millions d’euros, dont 221,4 M€ liés à la construction de l’équipement et de ses accès. Le reste correspondra donc aux charges financières, de maintenance et d’exploitation.

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Sur ces 310M€, 174,5 M€ seront payés par de l’argent public (dont 131.5M€ pour la ville et la métropole bordelaise), et le reste (droit d’entrée à 20M€ + 115M€ de loyers d’occupation sur 30 ans) sera à la charge du FC Girondins de Bordeaux, qui en est le principal occupant.

La Cour des Comptes note aussi que le loyer annuel de 3.8M€, qui n’est pas évalué de manière correcte, « présente l’avantage d’être garanti dans la durée, contre l’aléa sportif, au moyen d’une lettre d’intention de l’actionnaire des Girondins, le groupe M6 ». Cette fameuse lettre stipule notamment que M6 « ne cèdera pas sa participation au capital du club, sans obtenir du futur repreneur l’émission d’une nouvelle lettre d’intention dont les termes seront satisfaisants pour la ville de Bordeaux ». Il n’y a aucun risque, donc, que le poids de cette grosse dépense ne soit à supporter par les finances publiques, qui payeront quand même 56% de l’ardoise totale.

Rappelons qu’après la fin du contrat de PPP, établi sur 30 ans entre VINCI-Fayat ; les constructeurs, dont Stade Bordeaux Atlantique est une filiale ; et la mairie de Bordeaux, le stade appartiendra à la ville et non pas aux Girondins, qui n’en sont que locataires.