J. Galtier : « Vachement important de se faire seul »

Ancien des centres de formation d’Auxerre et des Girondins et passé ensuite par Arles-Avignon le milieu de terrain Jordan Galtier (25 ans), qui évolue désormais à Lège – Cap-Ferret (CFA 2), le club de Nicolas Sahnoun et Matthieu Chalmé où il prépae déjà sa reconversion comme éducateur, n’est autre que le fils de… Christophe Galtier, entraîneur de Saint-Étienne que Bordeaux affronte dimanche. 20 Minutes est donc allé à sa rencontre pour obtenir son avis atypique et bien tranché sur une relation familiale dans le monde du foot.

« Je me pose souvent la question de savoir si inconsciemment, je fais ça par rapport à lui ou si c’est ma passion
. Il y a trois-quatre ans, à Avignon, je voulais faire analyste vidéo et lui m’a conseillé de passer mes diplômes, de voir si ça pouvait me plaire. Il n’avait pas tort, le foot c’est toute ma vie. Depuis que j’ai 13 ans je suis toujours dans le monde pro ou semi-pro, car j’ai ça dans le ventre (…) Pour l’instant, on n’échange pas tellement car j’ai envie de faire tout seul. J’écoute plutôt mes entraîneurs à Lège, Alexandre Torrès ou Nicolas Sahnoun, je vais au Haillan voir ce que tous les éducateurs font… En mars je vais bien aller à Saint-Étienne, je regarderai aussi comment travaillent les différents entraîneurs et j’échangerai avec mon père mais je n’ai pas envie d’être formaté par ses idées. En début de saison, quand j’ai eu l’équipe des U17, je l’ai appelé pour qu’il m’aide dans la façon de construire une séance d’entraînement mais c’est tout. Pour moi, c’est vachement important de se faire seul.

(…) Travailler avec lui ? Pourquoi pas. Je ne sais pas. Ça peut être cool comme tout le contraire. J’y pense souvent car je me dis que si un jour il m’appelle, est-ce que je suis sûr d’y aller ? On voit que René Girard travaille avec son fils Nicolas [préparateur physique] mais lui, il a passé tous ses diplômes avant que son père ne le prenne dans son staff. Il faut que cela se passe dans ce sens et non l’inverse, je ne veux pas travailler avec mon père simplement parce que je suis son fils mais pour les compétences que je peux apporter.

(…) En tant que joueur, il ne m’a pas plus soutenu qu’un autre père. Il n’était ni omniprésent ni absent. Parfois des mots durs, que l’on n’aime pas entendre à 18 ans, parfois des mots de réconfort. Je pense qu’il a été juste. C’est sa manière d’être et je trouve qu’il dégage ça en tant qu’entraîneur. »