Gus Poyet déplore le manque de présence des Girondins sur les centres et leur manque de leadership

Nouveau (long) extrait du point-presse donné, ce jeudi, par Gustavo Poyet, l’entraîneur des Girondins de Bordeaux, autour de l’avant-match de FCGB – Rennes (30ème journée de Ligue 1).

Ici, l’Uruguayen parle encore de certains manques dans le jeu de ses troupes :

« Vous savez, je ne suis pas un mec de statistiques, je n’aime pas trop ça, je n’en parle pas tout le temps. Mais quand même, au bout de 5 ou 6 matches cela te donne des indications sur ton équipe : si elle a la possession ou pas, si elle tire beaucoup ou pas, etc… Mais sur les centres, si on regarde – et si je me souviens bien -, on en a fait 34 contre Nice (0-0), et 23 contre Angers (0-0). Moi, si j’avais joué, c’était fait pour moi, car le jeu de tête c’était ma caractéristique quand j’étais en carrière, sur le terrain ; et si je ne marque pas c’est de ma faute pas de celle du centreur. Mais là, il nous manque ce joueur qui va vraiment faire la différence dans la surface sur les centres. Alors on essaye de jouer autrement, plus en profondeur, plus vite, ou plus direct, en variant les choses ; sinon c’est facile pour l’adversaire. Mais pour arriver à ce que je veux dans le jeu, et à jouer sans retenue, il faut encore passer des niveaux. Et ça viendra petit à petit.

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Si mes joueurs ont assez confiance en eux, au niveau mental ? Je crois que beaucoup de choses, il faut les faire soi-même. C’est bien de toujours parler de l’équipe, mais la préparation est aussi beaucoup individuelle. L’important, c’est toi, et comment tu abordes le match, comment tu le commences, comment tu vas réagir à tes premiers ballons, et comment tu utilises ton intelligence de jeu pour avoir de l’espace et en donner aux autres. Il y a beaucoup de choses à travailler individuellement sur ça, en plus du travail collectif. En fait, pour les coaches ; car c’est difficile de s’adapter au fil des matches ; il faudrait des temps morts, comme au basket, pour parler aux joueurs pendant 1 minute ou 2 quand ça ne va pas. Mais on n’a pas ça, alors aux joueurs de travailler cette part mentale, de sentir quand les choses marchent ou pas et de prendre des décisions. La décision, elle peut marcher ou pas, mais c’est important d’arriver à la prendre, en se réunissant pour se dire, par exemple, de jouer plus direct. Moi, je peux donner quelques indications pendant le match, mais pas à tout le monde.

(…) S’il nous manque des leaders ? Je pense que Paul (Baysse) peut en être un. Dans le jeu, Jaro (Plasil) peut aussi l’être, mais dans le caractère je ne sais pas. En tout cas, l’importance d’avoir des leaders, sur cette part mentale, c’est la première chose qui me vient en tête. Alors on va essayer de développer ça… Mais ce n’est jamais facile, car le football a beaucoup changé. Ce n’est plus pareil. Avant, c’était facile de regarder une équipe et de dire : ‘Lui, lui et lui c’est les leaders’. Mais maintenant, tu regardes les équipes et tu dis : ‘Euh…’. C’est une évolution du foot. Je trouve même qu’aujourd’hui un joueur qui prend la responsabilité d’être un leader ce n’est pas bien vu, car on dit que c’est lui le problème, qu’il parle trop, qu’il n’est pas gentil. Donc c’est compliqué, vraiment. »