Gilles Favard : « Dans le football, on ne peut pas gagner d’argent, mais on peut créer quelque chose »

Attaché aux Girondins ; où il a travaillé comme conseiller de Claude Bez durant les grandes années 80 ; mais sans en être supporter, Gilles Favard a expliqué à ‘Dans Le Carré’ (chaîne Youtube sur le… poker) comment il avait vu le monde du foot évoluer, en plusieurs décennies.

« Le football, j’y ai joué en amateur, et j’ai toujours été très footeux. J’aime le jeu, j’en ai toujours parlé, et j’ai très tôt conseillé des types – dont je tairai les noms – dans leur carrière. Et ce dès la fin des années 80. Des personnes importantes, des joueurs internationaux, dont je gérais les carrières. Si je le fais encore ? Sans mentir, oui, mais je n’ai pas 25 noms non plus… Et je ne les dirai pas. (…) Le football a beaucoup changé, mais dans tout : les règles, les joueurs, les présidents, les structures juridiques et les actionnariats des clubs. Des gens essayent de gagner de l’argent, mais dans le foot on ne peut pas, ou alors seulement très peu des gens. Par contre, on peut produire quelque chose, et créer quelque chose. Ce qu’a fait Jean-Michel Aulas à Lyon, c’est magnifique. On peut, évidemment, ne pas être d’accord avec lui sur tout, et surtout sur sa façon de communiquer, mais c’est lui le meilleur visionnaire qu’on ait eu ces 20 dernières années. Il a construit son stade, un club très solide, et il va falloir que le football français se révolutionne à ce niveau-là, pour rattraper le retard pris par rapport à certains pays de football, ce que la France n’est pas. Contrairement à tout ce qu’on dit.

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(…) Pourquoi nous ne sommes pas un pays de foot ? Question d’éducation. Mais je vais vous raconter une anecdote. Quand j’étais aux Girondins, en 85, le président Claude Bez m’avait pris un rendez-vous avec le directeur général d’une très grosse société, qui m’a viré de son bureau car le foot c’était des voyous, des moins que rien, on ne représentait rien. Il est ensuite devenu ; cette même personne ; président de club. Et six mois après, il voulait m’expliquer le foot. Voilà… Ça rend fou. (…) Je sais que j’ai mauvais caractère, que je passe pour un gueulard, un méchant, mais je suis très généreux et très sensible. Et tout ce dont je suis le plus fier, ce que je préfère, ma récompense, c’est quand on me demande mon avis, qu’on fait appel à moi pour un conseil, car on reconnait que j’ai une vision assez juste. Rien ne me fait plus plaisir que quand des joueurs, des entraîneurs, des présidents, des journalistes ou autres me disent que j’ai du bon sens. Je n’ai pas toujours raison, je ne dis pas ça, mais je pense avoir, en général, une bonne analyse des choses. »