« Écœuré » par ce qui se passe à Rennes, Christian Gourcuff salue le match et la victoire de ses joueurs

Venant de gagner son 4ème match de suite toutes compétitions confondues et son 3ème en Ligue 1 (le 3ème sans prendre de but), Rennes compte 15 points en 12 journées de L1 à l’issue de sa victoire d’hier (1-0) contre un Bordeaux faiblard. Pourtant, le président du SRFC, René Ruello, vient de… démissionner ; et son successeur, Olivier Létang – qualifié de « parachuté dont ça m’étonnerait qu’il puisse continuer notre projet » par Christian Gourcuff – devrait rapidement changer d’entraîneur, d’autant plus que Gourcuff est très proche de Ruello et travaillait communément avec lui.

Et le match ? L’analyse de Gourcuff :

« Je suis écœuré par ce qui se passe dans ce club depuis un mois. Mais j’ai compris certaines choses… Je suis venu ici pour un projet de club, une identité de jeu, qui se met en place petit à petit, et on l’a vu ce soir avec une équipe très diminuée mais de jeunes joueurs qui ont montré des choses très intéressantes. Comme quoi on travaille un peu… Les jeunes ont montré une leçon de solidarité à tout le monde, dans une fin de match très difficile, avec une défense remaniée, car on perd encore trois joueurs sur blessures. Mais des jeunes émergent dans ce contexte, et le groupe répond à la perfection, et dans l’état d’esprit et techniquement, sur le terrain. Cette victoire très valeureuse montre que le club travaille bien, donc voilà. On fait des choses sérieuses dans la gestion, dans la formation, les jeunes progressent et on l’a vu ce soir. Ils sont généreux, même si on voudrait plus de maîtrise dans le jeu. Mais cela ne se fait pas en claquant des doigts. Il faut du temps, du travail au quotidien pendant les entraînements, pour mettre en place les choses. Sauf que parfois, il faut s’accrocher. Et ce soir on l’a fait, en étant encore parfaits dans l’organisation. On l’emporte grâce à ça.

On a 15 points, on s’est recalé, dans un contexte difficile. Comme quoi, l’éphémère… Il ne faut pas voir dans le court-terme, on peut perdre deux matches sans tout remettre en cause. Mais tout ce projet, pour lequel je suis venu, est remis en cause par la démission du président Ruello. Maintenant, je vais voir ce qui va se passer dans les prochaines semaines ; mais dans la vie il faut avoir des valeurs, et des convictions. Et il y en a de moins en moins. (…) Pour que je reste dans mon match et ne sois pas perturbé, Monsieur Ruello a eu la délicatesse de ne pas me parler de sa démission avant le match, et je l’ai même apprise après vous (les journalistes), donc l’écœurement est total. Je ne suis pas venu ici pour un contrat, mais pour un projet. Et si le projet s’arrête… Je ne sais pas pourquoi je suis venu, ni à quoi ça servait. »