Champion de Serbie avec l’Étoile Rouge de Belgrade, Vujadin Savic est fier d’avoir réalisé son rêve

Le site CZBGTV.com publie un long entretien avec Vujadin Savic, ancien défenseur central de nos Girondins de Bordeaux et frais champion de Serbie avec son club formateur de l’Étoile Rouge de Belgrade, où il est revenu il y a un an. Le joueur de bientôt 28 ans, qui a disputé plus de 30 matches cette saison, dont… 15 en Europa League (des tours préliminaires jusqu’en 1/16ème de finale), savoure cette revanche personnelle. Car après des années compliquées en France, Allemagne et Angleterre, puis une relance en… Moldavie (champion avec le Sheriff Tiraspol), il ne revenait pas par la grande porte dans son club de cœur.

« Quand j’ai quitté l’Étoile Rouge de Belgrade pour la première fois, mon retour faisait débat tous les 6 mois, littéralement, c’était dans tous les journaux. Moi, j’étais toujours volontaire pour ça, il y avait toujours un grand désir de ma part. Cependant, à plusieurs reprises, c’était compliqué avec le club, et j’avais aussi des problèmes avec mes clubs à cette époque. Mais l’été dernier, tout a coïncidé, alors je suis revenu. Mon plus grand souhait c’était de gagner le titre avec l’Étoile Rouge, car j‘aime ce club, vraiment. Je suis allé à l’école ici, j’y ai passé ma jeunesse entière, j’y ai fait ma formation, j’ai rêvé qu’un jour je deviendrai champion et gagnerai le titre ici. Mais quand je suis parti, je n’avais pas ce titre, et c’était un manque. J’étais revenu pour ça, pour le gagner. La deuxième raison de ce retour était de prouver que je ne suis pas seulement le fils de Dusan Savic (ancien joueur international, champion de Yougoslavie avec l’Étoile Rouge de Belgrade, NDLR), mais que si je joue à ce niveau c’est car je le mérite. Dans d’autres professions, ce n’est pas un problème lorsque le fils est engagé dans le même travail que son père, mais dans le football une atmosphère négative est créée si le fils du joueur est aussi footballeur.

(…) Franchement, j’ai été surpris qu’à mon retour les supporters y soient opposés. D’habitude je ne lis pas les commentaires, mais là si, j’ai prêté attention à cela, car je me demandais pourquoi les gens réagissaient ainsi. Cependant, c’était là une motivation supplémentaire pour moi de réussir et de leur montrer combien j’apprécie le club. Pourtant, tout mon entourage n’était pas pour ce retour, eux non plus. Même ma femme, qui est une très grande supportrice elle aussi, voulait me dissuader. Mais je voulais réaliser mon rêve, alors elle m’a soutenu, même si c’était dur de revenir comme ça, dans cette situation, avec cette pression. Je croyais en moi-même, je savais que j’allais réussir, mais franchement je ne croyais pas que ce serait si rapidement. Après un mois ou deux, je suis revenu à mon meilleur niveau, donc les commentaires des fans ont changé. J’ai reçu des excuses sur les réseaux sociaux, cela signifiait beaucoup pour moi. Aussi, je suis très heureux de voir que lorsque je rencontre les fans de Partizan Belgrade dans la rue, ils me saluent avec beaucoup de respect. (…) Cette saison, j’ai été plus loin que mes objectifs. Et pourtant, je visais très haut, car je voulais le titre mais aussi goûter à la sélection nationale. Finalement, quelques blessures m’ont empêché de prétendre à la sélection, mais j’avais au moins reçu un premier appel. Comme quoi, quand vous croyez sincèrement en quelque chose… tout est possible ! L’Europa League ? Non, ça ce n’était même pas mon but, même si je l’espérais secrètement, mais je ne l’ai pas défini comme un objectif. J’ai donc dépassé mes attentes, car nous sommes également allés loin en Europe. Le meilleur parcours du club depuis plus de 25 ans. Je suis très fier de ça, et j’espère que l’on se souviendra de nous. »