[BILAN] Une saison à trois entraîneurs

« Le club est très heureux de vous annoncer la prolongation de contrat de Jocelyn Gourvennec et son staff. Il a signé pour deux saisons supplémentaires (juin 2020). Eric Blahic, Kevin Plantet et Eric Bedouet ont également signé jusqu’en juin 2020. »

Depuis ces propos du 22 mai 2017, beaucoup de choses ont changé aux Girondins… Prolongé suite à l’excellente seconde partie de saison 2016-2017 des Girondins et son travail de sape sur un effectif remanié, Jocelyn Gourvennec a connu probablement l’une des saisons les plus délicates de sa carrière d’entraîneur, avec en point d’orgue son départ forcé de Bordeaux en janvier 2018 mais aussi l’élimination honteuse et ultra prématurée des Girondins en Europa League face à Videoton au mois d’août 2017.

Par la suite, les coéquipiers de Jérémy Toulalan, capitaine de l’époque, auront relevé la tête jusqu’au mois de septembre et cette fameuse défaite à Paris. Une fracture suivie de rencontres et de résultats douloureux pour l’ancien de Guingamp qui se sera notamment entêté quasiment jusqu’à son dernier souffle avec une charnière centrale Jovanovic – Toulalan. Soutenu puis détesté par les Ultramarines, « JG » l’a également été par Stéphane Martin qui l’a maintenu dans une situation difficile avant de lui montrer la porte de sortie. Une porte finalement empruntée par Jérémy Toulalan, lié avec Jocelyn Gourvennec et qui a choisi de quitter le navire au même moment, demandant et obtenant une résiliation à l’amiable et sans indemnités de son contrat.

La déception est donc de taille pour l’issue du sort de Gourvennec, qui aura appuyé de (trop) nombreux choix pour façonner son Bordeaux : la gestion Costil/Carrasso, le volte-face sur Pablo, un temps relégué en dernière position dans la hiérarchie des défenseurs puis présenté comme un taulier au début 2018, les mises à l’écart de Diego Contento et de Maxime Poundjé avant de les ressortir du placard, le duo Toulalan-Jovanovic maintenu malgré des performances délicates ou encore la prise de pouvoir sur le fait d’imposer Nicolas de Préville plutôt que Luuk de Jong. À côté de cela, il aura lancé un nouveau cycle avec la direction bordelaise en remodelant grandement l’effectif dès sa prise de poste, su mettre de côté son 442 pour un 433 avec Jérémy Toulalan lors de sa première saison, qui aura finalement grandement contribué à la 6ème place des Girondins. Enfin, sous ses ordres, Jules Koundé et Zaydou Youssouf auront été lancés, et Malcom aura lui confirmé.

Au lendemain de son départ forcé et du match « de trop » face à Caen, Jocelyn Gourvennec aura été remplacé pendant un match à Nantes par Éric Bedouet. Pompier de service, le préparateur physique des Girondins n’hésite pas à changer de schéma tactique (451 plutôt que 433), ré-axer Malcom ou encore relancer Zaydou Youssouf. Au passage – et tant qu’à bien faire les choses – il lance pour la première fois la charnière centrale Pablo – Koundé pour ce match finalement gagné 1 à 0 par les Girondins grâce à un but d’un ancien chouchou de Jocelyn Gourvennec : Nicolas de Préville.

Le match d’après, Bordeaux tient son remplaçant et va chercher le nom de Gustavo Poyet, un tout autre style. Souriant, très expressif et malgré un CV d’entraîneur peu reluisant, il réalise un gros coup en s’imposant d’entrée face à Lyon. L’effet retombe rapidement sur les mois de février, mars et le premier jour d’avril : 4 défaites, 2 matchs nuls, 0 victoire. Pour relever la tête, il choisit alors de s’appuyer sur son relais… Jaroslav Plasil, dont il obtiendra finalement la prolongation de contrat en fin de saison.

Mais avant ça, la voie du succès est enfin retrouvée par les Girondins face à Lille, le 7 avril dernier. Ensuite, excepté une courte défaite face à Paris, les Girondins ne s’arrêteront plus de gagner : Montpellier, Dijon, Saint-Étienne, Toulouse et Metz seront les victimes finales de ce sprint de fin de saison où les Girondins atteindront leur objectif initial : une qualification européenne. Aux forts accents sud-américains donc, grâce à Poyet l’uruguayen.