Benoît Costil : « Quand j’anticipe sur un ballon, je me dégoûte, j’ai envie de me taper dessus »

Pour un gardien de but, la notion de duel avec l’attaquant ou le tireur adverse est très importante, tout comme l’approche psychologique autour de ces courts affrontements, qui se jouent sur des détails : temps de réaction, placement et déplacement, décision, intimidation… et technique pour sortir, jaillir, plonger et intervenir. Tout un aspect du job que beaucoup de gardiens ont évoqué, dans le documentaire de Canal + dédié à ce poste. Dans le lot, Benoît Costil, titulaire actuel aux Girondins de Bordeaux, a un avis bien tranché sur la question de comment gérer un face à face. Pour l’ancien rennais, il ne faut pas trop y aller à l’instinct, au risque de donner des idées à l’adversaire, ni tenter de lire ce qu’il va faire, mais agir au moment opportun, sans fantaisie. Car tout a déjà été travaillé en amont :

 

« Quand j’anticipe sur un ballon, je me dégoûte, j’ai envie de me taper dessus. J’ai vraiment envie de me taper dessus. En gros, voilà, je fais du : ‘Au petit bonheur la chance’… et non, ce n’est pas bon. Il faut avoir confiance en ses jambes, en ses mains, et voilà, car les mains et les jambes vont y aller ».

Mais pour avoir cette vision-là, assez scolaire et académique, l’international français (1 sélection) explique avoir dû se développer, surtout physiquement, car à ses débuts il avait, pour le coup, moins confiance en ses aptitudes physiques :

« En début de carrière, à Marseille, avec Caen, dans le tunnel, lors de l’avant-match, en fait je me suis senti… ‘bébé’. Y avait, à l’époque, les Djibril Cissé, Lorik Cana, je voyais aussi Zenden, et je me disais : ‘Putain, c’est pas possible, je vais me faire défoncer dans un duel aérien !’… Et à partir de là, j’ai changé physiquement, j’ai dû prendre plus de 10 kilos, j’ai pris du muscle. »