Alain Giresse : « Michel Platini était un vrai leader, sincère et préoccupé par l’équipe »

Malgré son immense carrière, en club et en sélection, le Girondin N°1, Alain Giresse, a dû s’effacer et s’adapter au jeu de Michel Platini quand il jouait avec lui en Équipe de France, comme ‘deuxième meneur de jeu’, en retrait par rapport au N°10 tricolore. Mais ce rapport de force, qu’il a accepté d’entrée, et les grands résultats des Bleus dans les années 80 ont fait que Gigi s’est lié d’amitié avec Platoche. Ainsi, dans ‘Le Vestiaire’, sur SFR Sport, l’ex ‘Petit prince du Parc Lescure’ n’a que des compliments à adresser à l’ancien Ballon d’Or.

 

« Au niveau du football, oui, c’est le plus doué avec lequel j’ai joué. Je ne vais rien inventer sur lui en vous en parlant. Il était (il souffle)… Et tout le monde s’en était rendu compte. Mais je dirais que, dans l’ensemble de ce qu’il était comme joueur, c’était un vrai leader, dans tous les sens du terme. Un leader sincère et préoccupé par l’équipe : ça c’était lui. En 78, les Bleus ont eu des problèmes avec tout ce qui était publicité, les sponsors… et les chaussures, car rien n’était prévu et que chacun les cirait. En 78, on ne prévoyait même pas que l’équipementier puisse donner directement des primes aux joueurs, donc en 82 ça s’est structuré. Mais on entendait parler qu’en Allemagne il y avait des pourcentages, avec le joueur le plus en vue qui touchait 75% et ainsi de suite. Chez nous, Michel a réglé le problème tout de suite : du N°1 au N°22, tout le monde avait pareil, à la fois en prime de match et pour le reste. Et voilà, c’était réglé. Et ça illustre bien le côté leader dans tous les sens du terme. Après, sa qualité de footballeur, oui, bien sur, elle était immense (sourire). Il avait le don de rendre tout facile et très simple, car il comprenait tout avant les autres et voyait les choses en avance. Des fois, on se demandait comment il avait fait pour voir ! (…) S’il faut comparer à Zidane ? Non, pas forcément, car Michel, dès sa première sélection, alors qu’il y avait déjà des anciens, il a pris le ballon et il a marqué, en 76, déjà sur coup-franc… Après, c’est vrai aussi que Zizou, pour sa première sélection, il met deux buts, contre la Tchécoslovaquie. C’était en 94, à Bordeaux. Il a vite imposé quelque chose sur le plan technique. Et alors tu te disais, comme pour Michel : ‘Ce mec-là, il va nous en faire gagner des matches’ ! »