Alain Afflelou se souvient de la (re)montée en D1 et de comment il a attiré Zizou, grillant Marseille

Président des Girondins de Bordeaux dans les années 90, Alain Afflelou a ravivé, dans les colonnes de L’Équipe, ses souvenirs de dirigeant du club aquitain.

Pour l’homme d’affaires, son meilleur souvenir a été : « La montée des Girondins en D1 face à Libourne-Saint-Seurin (le 11 avril 1992). C’est l’aboutissement d’une année et demie de gros tracas avec la reprise du club, le dépôt de bilan. Ç’a été un bonheur, une fierté. Je n’avais jamais vécu ça. Tout Lescure est descendu sur la pelouse. À ce moment-là, on est… mais comme transporté. C’est quand même un événement particulier dans la vie de quelqu’un. Jusqu’à la dernière minute, on ne savait pas qui allait monter. Ça dépendait du match Istres-Strasbourg. On avait été faciles : 3-0. Trois penalties de Rainer Ernst ! Tout le monde avait le transistor et on écoutait plus ce qu’il se passait à Istres qu’on ne regardait le match. Mais à 3-0 pour Istres, les gens débouchaient le champagne »

Aussi, Affellou se rappelle de comment il a fait venir un certain Zinédine Zidane de l’AS Cannes à Bordeaux, à l’été 92 : « Rolland Courbis voulait un milieu gauche et me dit : ‘Il faut prendre Jean-François Daniel à Cannes’. Je contacte donc son président, Alain pedretti, qui tombe en D2 et me répond : ‘Je suis emmerdé, ma masse salariale est trop importante’. On fixe le prix de Daniel et il je lui demande : ‘Qu’est-ce que tu fais de Zidane ? Tu le vends à Marseille ?’. Il me dit : ‘Non, Bernard Tapie me fait chier, il a fait savoir dans la presse qu’il le prenait pour 8 millions de Francs, du coup plus personne ne s’y intéresse’. Zidane, je l’avais vu jouer deux fois, dans ‘Téléfoot’, et il me faisait penser à Mustapha Dahleb. Je dis à Pedretti : ‘Je te le prendrais bien, si ça te rend service, mais je n’ai que 3MF’. On avait pris trois joueurs pour 5MF et je lui en avait filé cinq… Un bon troc, même si on m’avait reproché d’avoir mis ce prix sur un jeune joueur ». C’est, sans contestation, le ‘coup’ dont il est le plus fier sur le marché des transferts.