Romain Molina : « La stratégie de Gérard Lopez est simple : attendre le bout du bout »

Penché de très près sur l’actualité financière des Girondins, Romain Molina a publié une nouvelle vidéo retraçant la nouvelle chute – en cours – des Girondins :

Est-ce qu’ils vont pouvoir terminer la saison avec les problèmes logistiques et financiers évoqués dernièrement dans les médias ? La situation de l’équipe féminine, abandonnée, n’est pas à oublier. Des prestataires et fournisseurs qui n’ont pas été payés depuis des mois non plus… Sud Ouest évoquait également des retards de salaire auprès des joueurs, des problèmes réglés depuis, mais aussi pour le domaine médical qui n’a pas reçu de paiement depuis février. Les Girondins ont des problèmes financiers depuis des années mais cela n’a jamais été jusqu’à un tel niveau. Cela pose une question majeure : comment la DNCG a-t-elle pu valider le passage hivernal des Girondins sans aucune sanction ? On rappele les délais obtenus mais aucune sanction obtenue. Sans apport du propriétaire Gérard Lopez ou d’un nouvel investisseur, il n’y aura pas assez pour terminer la saison.

Comment la DNCG a-t-elle pu faire une nouvelle fleur aux Girondins de Bordeaux ? D’autres clubs peuvent se dire qu’il y a un poids à deux mesures car ce n’est pas possible que les Girondins passent sans encombre. Certains parleront de connivence, de copinage… quoiqu’il en soit, le championnat était faussé car Bordeaux n’avait pas assez de financer pour terminer sa saison. Avant chaque passage devant la DNCG on pouvait lire dans la presse les rumeurs d’arrivée d’un nouvel actionnaire ou des ventes probables de joueurs à venir. À chaque fois, c’est la même mécanique. Il serait trop facile de pointer du doigt uniquement Gérard Lopez. Depuis GACP, M6, on a englué Bordeaux dans un cycle infernal et on a des pansements sur des hémorragies. Il y a un déclin sportif chaque saison, on a fait croire que tout allait. On a tenté un all-in avec le plus gros budget de Ligue 2 sauf que sportivement les choix ont été catastrophiques. Sur la deuxième partie de saison, Bordeaux reste inférieur sportivement. La fébrilité défensive est consternante même si le changement de gardien a fait beaucoup de bien à Albert Riera et son équipe. Albert Riera, vrai choix de Gérard Lopez est complètement différent du dernier, David Guion. Tu ne peux pas passer de Guion à Riera par rapport à l’effectif que tu as. Les joueurs sont très bien payés mais la complémentarité est à revoir. Le départ de Gregersen fait mal, il y a aussi le pauvre Elis mais même sans eux, l’équipe est mal construite. En plus de cela, il y a une attitude arrogante jugée par plusieurs équipes adverses ce qui fait en gros, que tout le monde veut taper Bordeaux. Les Girondins sont un super club, c’est dommage… Depuis, leur image est exécrable et cela navigue à vue. Le propriétaire ne dit rien. Silence radio sur les problèmes financiers. Encore une fois, il ne faut pas tout mettre sur le dos de Gérard Lopez qui a des torts dont le fait d’avoir cristallisé et divisé les gens au sein d’un même club. Cela ne reflète pas l’histoire, la bonhommie et l’esprit familial des Girondins. On va de ce fait, parler beaucoup plus de l’extra-sportif du club plutôt que de ce qui intéresse les passionnés : le terrain.

Mais encore une fois, il y a des gens qui avant Gérard Lopez ont du sang sur les mains. Aujourd’hui, la question se pose : ne fallait-il pas plutôt redescendre d’un autre cran comme Strasbourg et remonter petit à petit. Cela n’a tué personne et les bases auraient été beaucoup plus saines. Des prêts sont à l’étude pour remédier aux manques financiers. Il y a aussi les rumeurs de rachat dont cette du très vocal Santiago Cucci aujourd’hui cité du côté de Saint-Étienne. Et quand une personne se met sur plusieurs projets de rachat, ce n’est jamais bon signe… L’offre a été refusée mais c’est trop facile : on n’explique pas les choses sachant qu’il y a les pertes à venir à compenser et qu’il y a tellement d’opacité qu’on ne sait pas combien il faut. Sauf que l’espoir de Gérard Lopez de récupérer un investisseur minoritaire pour investir tout en gardant le contrôle… On sait très bien que peu de personnes seraient intéressés pour apporter leur argent dans le but qu’un autre y joue avec. La stratégie de Gérard Lopez est simple : attendre le bout du bout du bout avant de trouver quelqu’un qui va lui permettre de faire cela. S’il ne trouve pas, ces personnes attendront simplement qu’ils se plantent pour récupérer les Girondins à très moindre coût. On est dans une sorte de poker menteur. On peut se souvenir de la période où Gérard Lopez avait forcé la main à King Street et Fortress. À l’inverse, on se souvient des sorts de Boavista et de l’Excel Mouscron, des clubs où les budgets sont moindres… […] Quelle tristesse aujourd’hui car aucun club de Ligue 1 ou de Ligue 2 n’est dans une pareille situation.

Retranscription faite par nos soins