Une addition déjà salée pour David Guion et les Girondins

Si David Guion a refusé de parler de tournant après 5 matchs seulement, le début de saison du FCGB impose très certainement de s’arrêter sur le contenu et le nombre de points rapportés depuis le début de saison.

Après s’être glorifié de sa préparation contre des équipes présumées plus faibles pour la plupart, les Girondins s’étaient dit prêts pour attaquer le Championnat. Un début très poussif où le net revers à Pau alertait déjà sur le décalage entre les espérances de David Guion et les résultats fournis. Une victoire à l’arrachée plus tard contre Concarneau, Bordeaux ne pouvait se défaire d’un Ajaccio diminué et même usé physiquement, et ce, avant sa réduction numérique (0-0).

L’espoir était revenu contre Amiens (2-0) avec des recrues offensives répondant à l’image de Gaétan Weissbeck et d’un Zan Vipotnik écarté des premiers matchs au détriment d’Aliou Badji – autre choix à porter au tableau de David Guion. Contre Amiens, Danylo Ignatenko, autre joueur avec lequel l’entraîneur bordelais s’entête – au point d’en écarter d’autres – était même intéressant dans le contenu fourni.

Mais comme tout succès demande confirmation et que les Girondins perdurent dans ces maux, le couperet est tombé ce samedi 2 septembre après un triste match contre l’AJA. D’entrée, les Girondins étaient pressés, asphyxiés et ne parvenaient à se défaire de l’empreinte d’une équipe animée par Christophe Pélissier, l’un des tacticiens reconnus de cette Ligue. À domicile, dans la peau d’un statut de favori assumé et devant ses supporters de retour au Virage Sud, le FCGB était une nouvelle fois en total décalage avec ses ambitions. Et que faire face à des vents contraires ? Lutter et changer le cours des événements. Et c’est là l’un des nouveaux maux de David Guion qui préférait pester sur Zan Vipotnik et l’appeler à redescendre au pressing plutôt que d’assumer l’échec de son milieu et le manque d’impact du duo Weissbeck-Livolant.

Bloqué dans son système avec un Gaétan Weissbeck récupérant peut-être les bribes du fantôme de Fransergio dans ce secteur, l’entraîneur bordelais ne changeait pas d’animation. Ni de joueur au coup d’envoi de la seconde période. Une nouvelle fois, il fallait attendre après l’heure de jeu et même juste avant la 70e pour voir du changement. À ce moment, l’AJA menait 4-1 et venait même de procéder à un changement.

Parmi les entrants, un Alberth Elis intéressant et un Alexi Pitu de retour alors qu’il avait été plutôt intéressant des ses propositions et son jeu face à Amiens. Dans un match où le milieu a pêché, David Guion s’était donc volontairement passé d’Issouf Sissokho et de Yohan Cassubie en justifiant ses faits par un choix numérique sans en regretter publiquement les conséquences. C’est là aussi l’une des faiblesses de l’entraîneur marine et blanc : à la peine niveau communication, il peine aussi à communiquer sur ses erreurs.

Sa gestion des jeunes peut aussi être pointée du doigt. La saison passée, ils avaient parfaitement lancé la saison et les recrues s’étaient imposées soient naturellement (Barbet, Nsimba) soit en attendant leur tour (Michelin). Depuis le dernier tiers de saison dernière, les Jacques Ekomie, Marvin De Lima, Logan Delaurier Chaubet et Lenny Pirringuel ont été utilisé avec parcimonie. Non pas que ces joueurs auraient donné la remontée au club la saison dernière ou ferait que les Girondins caracoleraient en tête de la L2 à cette heure mais depuis, les recrues n’ont pas montré grand chose et continuent d’être alignées. Que dire du discours prôné sur les jeunes avec les Delaurier-Chaubet et surtout Pirringuel prêté en Ligue 2 pour toute la saison ? Et quid de Marvin De Lima qui aura juste fait le nombre contre Amiens après avoir disputé une prépa pleine où il aura même dépanné en latéral gauche…

En évoluant dans un environnement où David Guion a été prolongé deux fois de suite après deux échecs conséquents, pourquoi ne pas s’imaginer le board bordelais lui offrir une nouvelle prolongation ? Blague douteuse à part, les supporters ont eux haussé le ton en tribunes avec des premiers Guion démission ! Pas de quoi être pris en considération par le principal intéressé : Je comprends la colère des supporters […] mais on va sortir collectivement. Preuve de l’absence de remise en question d’un entraîneur dépassé par les événements.

Si son propriétaire, Gérard Lopez attend une vive réaction d’après Bleu Gironde, nul doute que celle-ci surviendra. Mais pour combien de temps ? En attendant, les marine et blanc perdent des points dans un Championnat qu’il avait déjà attaqué dans le négatif et pour le moment les Girondins ne sont favoris à rien d’autre qu’une nouvelle année en Ligue 2.

Il reste encore 33 longues journées pour se reprendre. Beaucoup de temps pour renverser et gommer cette première mauvaise passe. Mais une première passe qui n’aurait pas du être aussi marquée et fait déjà tâche pour un candidat annoncé à la montée en Ligue 1.