Élie Baup : « À Bordeaux par exemple, il y a beaucoup d’interrogations »

L’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux, Élie Baup, était l’invité de Sud Radio dernièrement. Baup a été sondé pour donner son avis sur un autre club qu’il connaît bien : le Toulouse FC ; étant en passe d’être racheté par un fonds d’investissement américain.

De quoi générer un parallèle avec les Girondins

« Toulouse, quelque part, c’est mon club de cœur, même si j’ai beaucoup navigué. J’ai commencé à Toulouse : éducateur, formateur, entraîneur professionnel… J’ai toujours dit que si je pouvais aider, transmettre, je le ferai. Aujourd’hui, il faut déjà saluer le travail d’Olivier Sadran. Ils étaient en National quand il a repris le club. Sur les cinq dernières saisons, on sentait quand même qu’il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas, que le club était à la limite du maintien. Le couperet est tombé cette année. […] Derrière la descente, le changement paraissait inévitable. »

« Moi qui suis de tendance cow-boy, ça me plairait l’Amérique. Mais pour des clubs que j’ai connus, comme Marseille, Bordeaux ou Toulouse, on attend de voir… À Bordeaux par exemple, il y a beaucoup d’interrogations. On sent qu’il y a le pouvoir financier de tenir à flot les clubs. Après, qu’est-ce qu’on veut en faire ? Il faut voirOn sort de l’identité régionale, et on est un peu dans une forme d’investissement. Les Américains, ils viennent pour une opération à la fois sportive et financière. Il faut voir comment cela va évoluer. […] Les fonds d’investissement, ils sont présents dans plusieurs disciplines (soccer, entreprises…). Il faut aussi se rendre compte que, financièrement, c’est très dur de gérer un club de football. Sans parler de la crise due à la coupure du Covid-19. On sent malgré tout que ces fonds d’investissement peuvent tenir les clubs à flot. Cela manque certes d’identité régionale, mais très peu d’entreprises sont capables de t’amener ce potentiel financier. Aujourd’hui, c’est sûr que l’identité de jeu, le projet, les joueurs qui restent un moment au club, c’est bien en train de foutre le camp, car l’aspect financier dans le football pro il est devenu très important. On est en train d’uniformiser le foot autour d’un aspect financier. Mais il ne faut pas arriver à un stade où les tribunes sont contre l’investisseur, comme c’est le cas à Bordeaux. Il faut essayer de travailler ensemble. Cela passe par des valeurs transmises. Mais là, et bien c’est compliqué… »

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