Willy Sagnol : « Pour l’Euro, je n’ai pas 35 joueurs qui peuvent jouer en équipe nationale »
Invité de l’After Foot (RMC), Willy Sagnol était revenu sur sa qualification historique avec la Géorgie de Zuriko Davitashvili.
Le plan de qualification a été un plan assez tardif dans le sens où le réservoir de joueurs n’est pas large. Pour l’Euro, je n’ai pas 35 joueurs qui peuvent jouer en équipe nationale. Quand on regarde l’équipe qui a été en ¼ de finale de l’Euro Espoirs, j’ai une dizaine de joueurs qui font partie de mon effectif aujourd’hui. Cela démontre que ces joueurs, même au niveau Espoirs, pouvaient faire des choses. De tout temps, il y a eu des joueurs talentueux en Géorgie mais souvent, ils pêchaient par le talent avant l’équipe ou le talent avec la discipline. C’étaient les problématiques et c’est pour cela que la Fédération avait fait appel à moi par rapport à mon parcours en Allemagne. Quand on regarde l’histoire, ce n’est pas la génération la plus talentueuse aujourd’hui mais on a réussi à créer quelque chose. Une forme d’unité en travaillant sur le groupe d’abord. Je suis super content et super fier du travail fourni par tout le monde, staff et Fédération inclus. La comparaison avec les émotions vécues en tant que joueur sont différentes. Cela ne peut pas être les mêmes émotions mais le fait d’avoir eu une carrière de joueur fait que l’on peut mesurer les choses. En tant que joueur, quand on a gagné, on ne mesure pas toujours l’ampleur de ce que l’on fait. Entraîneur, on a plus de bouteille, d’expérience. Aujourd’hui, presque un mois plus tard, j’ai encore du mal à définir cette joue. […] En vue de l’Euro, on va déjà démarrer en trouvant des matchs amicaux (rires). La France ? Faire un match où on peut en prendre 8, je ne sais pas. Il y a de la confiance à acquérir. On a un match contre la Serbie Monténégro qui est déjà un très bel adversaire. Ensuite, il nous reste une date où nous n’avons pas encore trouvé d’adversaire. Cela sera peut-être contre une sélection locale.
Avec une équipe comme la Géorgie, ce sont plutôt les éléments tactiques qui s’imposent à toi que ta philosophie à imposer avant tout. On essaie de s’adapter aux joueurs. J’ai des joueurs, quand ils ont un ballon, ils ont envie d’aller tout le temps vers l’avant parce que c’est dans leur culture. On essaie de densifier notre bloc et d’aller vite à la récupération du ballon. Je n’ai pas un joueur comme un Griezmann qui peut alterner les temps faibles et temps forts. Quand on regarde mon équipe, on a 4 joueurs défensifs de formation et tout le reste est composé par des joueurs offensifs. J’ai réussi à trouver au fil du temps et avec des révélations à l’image de Kochorashvili (Levante, D2 Espagnole) qui a une personnalité incroyable et m’a changé beaucoup de choses au milieu de terrain. On a le gardien de Valence aussi, Kvaratskhelia en attaque. Mikautadze ? C’est un joueur talentueux. Le fait qu’il se révèle sur le tard démontre à mon avis qu’il n’a pas travaillé assez dur dans les catégories jeunes. Il y a eu l’échec de l’Ajax mais cela va le faire murir et on voit déjà sa réaction avec Metz.
Retranscription faite par nos soins