Jérémy Toulalan : « En janvier, tout le monde s’est remis en question ; les joueurs et même le staff »

Dernièrement invité de GOLD FM, le milieu défensif et actuel capitaine des Girondins de Bordeaux, Jérémy Toulalan, s’est exprimé sans tabou sur sa saison, qui est allée crescendo, un peu comme celle de toute l’équipe.

« Mon style de jeu ? Il est assez inné je crois. En fait, je pense aussi que par le passé, surtout au centre de formation, à Nantes, on travaillait un peu plus tactiquement qu’on ne le fait maintenant. Aujourd’hui, on essaye de sortir des joueurs qui sont assez individualistes, et qui pensent peut-être un peu moins au collectif. Moi, je sais que j’ai besoin du collectif pour m’en sortir. J’ai fait toute ma carrière là-dessus, sur ce principe, donc je suis dans l’obligation d’essayer de penser à l’équilibre de l’équipe, je suis conditionné. Et c’est justement pour ça que je n’arrivais pas à bien me mettre en place lors des six premiers mois, car je n’étais pas à l’aise, mais là ça va mieux. J’ai toujours fonctionné comme ça, en mettant un peu de temps à trouver mes marques… Dans toutes les équipes où j’ai été, c’était déjà le processus. Il faut me prendre en le sachant… Et moi, en retour, je suis lucide sur moi-même et je sais très bien quand je ne suis pas performant, et quand je le suis. Mais c’est normal, quand on a un peu d’amour-propre… En tout cas, je n’étais pas là en préretraite ! Tant que je continue à jouer, c’est pour jouer, pour être bon, pour gagner. Et cela me pose problème de ne pas être performant.

(…) Le système à trois milieux, oui, effectivement, je pense que ça a joué pour moi, et pour l’équipe. Même si l’important c’est comment on anime le système, plus que le système en soi. Mais j’ai souvent évolué comme ça, à trois au milieu du jeu, donc je maitrise. A deux, il faut souvent un joueur un peu plus offensif à mes côtés, alors que le fait d’être à trois assure une répartition des rôles plus complète entre moi et les deux autres joueurs, et cela permet à nos attaquants d’être un peu plus libérés pour aller percuter et jouer vers l’avant. Le coach Gourvennec a su se réadapter en cours de saison pour changer de système, sans changer de style de jeu, réajuster sans tout chambouler, et pour moi c’est une qualité.

(…) Dans la vie du groupe, sur cette saison, le stage de janvier à l’île de Ré a été important, car c’est vraiment là où tout le monde s’est remis en question ; les joueurs et même le staff. Chacun a fait son auto-analyse, au retour des vacances de Noël, et je pense que ça a fait du bien à tout le monde. La coupure et ces explications ont permis de repartir, et on voit qu’entre la première partie de saison et la seconde, c’est complètement différent. Mais c’est assez courant. Je l’ai vécu avec Lyon, dans l’autre sens. On avait vécu une première partie exceptionnelle, et une seconde moins bien. Vous savez, c’est difficile sur une saison d’être régulier, et c’est ce qui fait la force des plus grandes équipes. Nous, on est une équipe assez jeune, avec du talent, mais il nous manque justement cette régularité, qui commence quand même un peu à venir. A nous de faire en sorte qu’elle dure et qu’elle s’améliore. »