Stéphane Martin : « Je pense qu’il nous manque 2-3 points pour croire encore à l’Europe »

La future vente de Malcom, la confiance du club envers le coach Gustavo Poyet, les négociations sur une possible vente du club et… la fin de saison. Les 5 derniers matches de la saison, entre rêves d’Europe et lucidité sur la situation après les 33 premières journées, ont aussi été évoqués, hier sur RMC, par le président des Girondins de Bordeaux, Stéphane Martin.

 

« Si la question c’est ‘De quoi doit-on parler ?’, je crois ; et malheureusement ; qu’il faut parler du ventre mou. En étant réaliste, je pense qu’il nous manque 2-3 points pour croire encore à l’Europe. Il ne reste que 5 journées, et dimanche notre adversaire, Paris, ce n’est pas le plus facile du championnat… Alors oui, nous ne sommes qu’à 4 points des 5 et 6ème, mais nous ne sommes que 10èmes, donc il y a des équipes devant. Pour y croire, déjà, il faudra battre le PSG, et c’est quand même une sacrée condition. Ce qui est dommage, c’est qu’avec 2-3 points de plus c’était jouable… On a réglé le cas du maintien, et tant mieux, mais pour l’Europe ce sera très compliqué. Après, terminer dans le ventre mou n’est pas notre ambition, car on veut faire de bons matches, donner un peu de plaisir à nos supporters – qui n’en ont pas eu beaucoup cette saison – et au groupe. Car le groupe a, lui aussi, souffert cette année ; alors il faut se lâcher, faire de bons matches, pour honorer le maillot et le club et jouer pour le plaisir et le maillot qu’on défend.

 

(…) Les ambitions manquantes du club ? On est 10èmes de Ligue 1, mais sur la phase retour nous ne sommes pas 10èmes. Depuis que Gustavo Poyet est là, on a pris 23 points en 14 matches, c’est un rythme pour faire 62 points sur la saison et être 5 ou 6ème, et ça correspond à ce qu’on vise. Pour l’avenir, évidemment qu’on voudrait gagner tous les matches restant et jouer l’Europe, mais pour moi ce sera très compliqué. Il nous manque 2-3 points de plus pour vraiment y croire, surtout à cause de nos mauvais résultats de fin 2017. Après, on peut toujours faire de grands effets et dire que parce qu’on est Bordeaux on devrait être 3èmes, mais la réalité c’est que des équipes parmi les 4 premières – et je ne parle même pas de Paris – ont plus de deux fois et demi notre budget. Donc je ne peux pas faire le clown et dire qu’on veut être devant Lyon ou Marseille, mais si vous pensez que vouloir être 5-6ème c’est manquer d’ambition… Notre réalité actuelle est pourtant là. On serait ravi d’être devant Marseille et Lyon, et on fera la fête tous ensemble au stade quand ça arrivera, mais pour l’instant… Notre 10ème place du moment n’est pas du tout un classement pour Bordeaux, mais notre deuxième partie de saison – sans se taper sur le ventre non plus – elle est très correcte, et je pense aussi que le club a des arguments pour aller jouer plus haut. On doit avoir une stratégie, notamment avec la formation de bons jeunes, pour se stabiliser dans les 5-6 premiers et être européens tous les ans, ce qui est indispensable. Ainsi, on montera peu à peu en gamme, comme Lyon a pu le faire par le passé. Mais on sait, quand même, et ça vaut dans tous les championnats, qu’il y a lien fort entre le budget et la place finale. Nous, on a le 6-7ème budget. Voilà…

 

(…) Avec le recul, sur cette saison, oui, j’aurais fait des choses de manière différente, mais on fait toujours des erreurs… Par contre, non, je n’ai pas de regrets sur tout, notamment d’avoir gardé Malcom, car il fait quand même une bonne saison et je suis persuadé qu’on le vendra plus cher cet été que ce qu’on l’aurait vendu l’été dernier. L’année dernière, les offres n’étaient pas si mirobolantes que ça, et je suis convaincu qu’on le vendra bien mieux cette année. Je vous le dis très sincèrement, sans aucune langue de bois. (…) Et si, en plus, une bonne fée se penche sur le berceau du club et nous donne 100 millions, on saura les utiliser. »

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