Sagnol : « Mon équipe aura parfois besoin d’un coup de pied au cul, parfois d’être protégée »

Toujours dans son long entretien accordé au JDD, Willy Sagnol, après avoir parlé jeu et management sportif, est loguement interrogé sur son rapport aux médias et sa personnalité bien trempé. En plus d’adresser un tacle bien rugueux au « stupide » Joey Barton, le milieu des Queens Park Rangers et ancien de Marseille, Newcastle et Manchester City qui aime bien critiquer le monde du football à tort et à travers, le coach du FCGB avoue qu’il usera parfois de langue de bois pour protéger ses joueurs et rester dans sa fonction sans déborder, mais affirme malgré tout que son caractère ne l’amènera pas à encaisser la critique sans rien dire, notamment venant des médias…

 » Quand on est joueur, on peut dire tout ce qu’on veut, même si on peut avoir des problèmes après coup. Un entraîneur, parce qu’il devient responsable d’un groupe, n’a pas ce droit. Pour éviter de dire des bêtises après certains matches, je pense qu’il vaudra mieux laisser passer du temps avant la conférence de presse…

(…) La langue de bois fait partie du jeu. Mon équipe aura parfois besoin d’un coup de pied au cul, parfois d’être protégée. Les journalistes savent très bien qu’on doit taire certaines choses pour ne pas générer des tensions. Mais vous faites tout pour les entretenir… Je vais être caricatural : pour moi, un journaliste n’a aucune compétence technique dans le foot et un entraîneur ne connaît rien au journalisme. Pourtant, l’un va critiquer ce qu’il a vu sur le terrain, l’autre ce qu’il a lu dans le journal.

(…) Quand les anciens joueurs (la question est posée en référence à Marcel Desailly, à qui il avait dit de « fermer sa gueule » en 2006 alors qu’il critiquait l’Équipe de France NDLR) sortent des conneries, c’est pour faire le buzz et prendre de la lumière. Parce que le foot, ils le connaissent. J’ai beaucoup plus d’indulgence pour un journaliste qui écrit une connerie. C’est plus par ignorance que par méchanceté. Je m’accroche souvent avec mes amis journalistes. Ils me disent : « Quand même, ça fait vingt ans qu’on voit des matches, on est compétents ! » Mais moi, ça fait vingt ans que je vais voir des films, je ne me sens pas l’étoffe d’un critique cinéma !

(En réponse à une question sur l’éventualité de voir un joueur lui demander de ne pas trop ramener son expérience d’ancien joueur pour donner des leçons, comme Desailly justement NDLR) Un joueur ne me tutoie pas. Un seul dans l’effectif a ce droit, parce que je le connais depuis longtemps [Julien Faubert]. Mais s’il dit ça, c’est qu’il n’a aucun respect pour la fonction d’entraîneur. Sauf si je lui ai manqué de respect. Là, ça devient un problème entre deux hommes, non plus entre un joueur et un technicien. Mais pour l’instant, personne n’a été viré de l’entraînement… «