Jean-Michel Vandamme (ex dirigeant) raconte le montage du LOSC pour recruter… Nicolas de Préville

Pour La Voix Du Nord, l’ancienne figure de Lille qu’est Jean-Michel Vandamme (joueur, conseiller du président, directeur sportif, directeur du centre de formation puis directeur général adjoint) revient sur certains transferts marquants, en bien comme en mal, faits par le LOSC. Il cite notamment les cas de deux joueurs qui viendront ensuite aux Girondins de Bordeaux, Bruno Cheyrou et, surtout, Nicolas de Préville, actuel attaquant des Marine et Blanc.

Ce dernier (28 ans, sous contrat jusqu’en juin 2021) a été acheté directement par le FCGB aux Dogues, fin août 2017, pour une dizaine de millions d’euros, et il est une déception en Gironde, alors que sa saison à Lille avait été la plus prolifique de sa carrière au nombre de buts (14). Le LOSC avait d’ailleurs flirté avec les limites de la… légalité pour avoir NdP, un an avant, après une saison réussi (9 passes décisives, 6 buts) du côté de Reims.

« (Sur Nicolas de Préville) À l’été 2016, la DNCG (le gendarme financier) nous interdit d’investir sur un joueur. En revanche, on peut prendre des joueurs en prêt et notre entraîneur (Frédéric Antonetti) veut à tout prix De Préville. Avec François Vitali (alors responsable de la cellule recrutement), on trouve l’idée de faire recruter l’attaquant par un club et de se le faire prêter dans la foulée. Je règle ça avec le directeur général d’Ostende (alors club partenaire), Michel Seydoux appelle Marc Coucke (président d’Ostende et alors actionnaire du LOSC), qui est un peu hésitant sur le moment. Il prendra quand même 500 000 euros au passage. Au final, le transfert nous coûte 4,5 millions d’euros. Ce que l’on a fait n’est pas illégal. On a interprété la loi dans un sens qui nous arrangeait. On n’est pas spécialement fier d’avoir machiné tout cela, mais quand t’as pas de pétrole, faut des idées… 

(…) (Sur Bruno Cheyrou) Je suis fou amoureux de Benoît Cheyrou, qui joue alors au Matra Racing. Lors de l’été 1997, je tombe d’accord avec le père, qui me dit que ça serait bien de recruter également Bruno, qui ne se sent plus bien à Lens. J’en discute avec Pierre (Dréossi, alors directeur sportif) et il me dit : « Jean-Mich’, on ne recrute pas un joueur pour en vouloir un autre ! ». Je réponds qu’il a raison, que je veux surtout Benoît… Mais Bruno n’est pas une erreur. Au final, Benoît partira libre pour Auxerre et Bruno, on le vendra quatre milliards de centimes (soit 6,5 millions d’euros, ce qui, en 2002, est une somme considérable). »