Bastien Drut (économiste) : « Plus que la nationalité, c’est la typologie des investisseurs qui compte »

Bastien Drut, économiste, a été interrogé dans L’Équipe, donnant son opinion sur les infos du journal par rapport au possible rachat des Girondins de Bordeaux.

« Pour ce type d’acteurs (comme l’est le fonds d’investissement américain GACP), le schéma classique est d’acheter des entreprises non-cotées, de les développer, et puis de les revendre bien plus cher, soit à d’autres fonds d’investissement soit en les introduisant en bourse. L’horizon d’investissement ça tourne autour de 5 ans, et l’objectif il est clairement d’obtenir un retour sur investissement significatif. (…) Puisque les clubs de foot professionnels ont, traditionnellement, réalisé des pertes, les fonds ne se sont, historiquement, pas trop intéressés au football. Mais la croyance que les droits télé pourraient augmenter ou bien que davantage de milliardaires se bousculent pour acheter des clubs européens dans le futur peut les amener à reconsidérer la question.

Les clubs français sont relativement plus disponibles à l’achat pour un investisseur qui s’y intéresserait. Ensuite, le fait qu’il y ait des nouveaux stades est un vrai plus : le nouvel actionnaire peut chercher à renégocier la convention d’occupation du stade, voire ensuite essayer de le racheter pour mieux le valoriser. (…) Les ambitions des actionnaires étrangers sont très diverses et, plus que la nationalité, c’est la typologie des investisseurs qui compte. Cherchent-ils à faire du profit ? Ou bien à utiliser cet investissement pour conclure des contrats dans d’autres secteurs ? A promouvoir un État ? »