Triaud : « Qu’est-ce qui fait que nous sommes sixièmes ? »

Ultime retranscription des propos du président Triaud sur l’antenne de GOLD. Le dirigeant des Girondins de Bordeaux explique, en plusieurs points particuliers, pourquoi Bordeaux n’a pas pu terminer plus haut que 6ème au classement de la Ligue 1 2014/15.

« Il faut regarder quelles sont les raisons de ce classement. Il y a quand même 2-3 équipes qui ont des effectifs et des joueurs supérieurs aux nôtres. Je pense que Paris, Monaco, Lyon et Marseille, sur le papier, sont supérieurs à nous. Saint-Étienne, je ne crois pas. Après, qu’est-ce qui a fait que nous sommes sixièmes – ce qui n’est pas si mal, mais qui n’est pas peut-être totalement satisfaisant – ? Il y a eu pas mal d’éléments qui sont entrés en ligne de compte.

Le premier, c’est que physiquement il y a eu un passage à vide en fin d’année. Mais le coach a corrigé ça dès la reprise. Nous avons aussi eu des blessés importants dans le groupe : le jeune Pellenard, qui est revenu un peu tard, Jussiê, qui n’a pas joué une minute de la saison alors qu’il est un garçon de talent qui compte dans l’effectif et Diabaté, très efficace devant le but, qui n’a fait qu’une demi-saison, sur une jambe en plus. Nous avons donc été privés d’éléments importants. Imaginez Lyon avec Lacazette qui joue 6 mois à 50% et les 6 autre mois qui est blessé… Il y a aussi eu la CAN, qui nous a privé pendant une période trop longue d’éléments comme Khazri ou encore Sané et Saivet… Des garçons importants qui ont manqué. Tout ça, ce ne sont pas des excuses, mais des explications.

Au chapitre des explications, qui sont encore moins des excuses d’ailleurs, il y a à mon avis tous les points perdus à domicile ! Quelqu’un s’est amusé à faire le compte et c’est, je crois, 11 points contre des équipes de bas de tableau. On a pourtant fait le partage des points avec les plus gros, 15 points sur 30 contre le top 5 – et encore, on aurait pu en prendre un peu plus si on n’avait pas été lésé à Lyon sur l’avant-dernier dernier match ou à Saint-Étienne avec le pénalty à la fin – ! Face à Saint-Étienne on prend 4 points sur 6, contre Monaco pareil, et on fait égalité avec les autres. Il n’y a que contre Lyon où il y a un déficit de deux points, mais au vu du match à Lyon, là aussi, il y a un penalty invraisemblable qui ne nous est pas sifflé. Les points perdus, c’est donc contre les Bastia, Caen, Reims, je sais plus quoi… Metz ! Deux points sur six contre Metz quoi ! Et contre Bastia aussi. Et un seul point contre Guingamp ! On est les recordmen du peu de points contre les équipes de bas de classement, sauf Lens où on a pris six points. Tout ça, ce n’est pas acceptable. C’est là que se fait la différence.

(…) Le compte n’y est pas. Mais peut-être aussi que la façon d’évoluer de nos adversaires n’est pas la même. Quand Marseille vient à Bordeaux, ils viennent pour nous battre, déjà pour casser le record d’invincibilité chez nous, et en plus parce qu’ils ont besoin de points. Donc ils viennent pour gagner. Alors que quand les équipes dont on parle viennent à Bordeaux, elles viennent pour ne pas perdre, donc elles se mettent à onze derrière, jouent en contre… Et là, quand il nous manque des garçons comme ceux que j’ai cités tout à l’heure, on est un peu moins armé pour faire le jeu et la différence. Alors après, quelques fois, on se dit qu’il suffit de marquer le tout premier but pour déclencher le truc. Mais contre Nice, on mène 1-0 puis on finit par perdre 1-2, celui-là on l’a oublié dans le décompte des conneries de la saison. Je pense que contre une équipe qui blinde son jeu, on n’est pas assez performant, parce que peut-être qu’on veut précipiter les choses, aller trop vite, ne plus construire, balancer devant pour essayer de marquer vite, sauter les lignes… Peut-être que c’est un manque de maturité, oui. Mais j’ai vu l’entraîneur leur dire souvent à la mi-temps de ne pas balancer trop vite. En plus, avant que Thelin n’arrive, on avait que des attaquants qui faisaient 1m75. Donc quand tu balances des mines devant, la défense centrale adverse se régale. Et c’est automatiquement un ballon perdu. Willy a essayé de corriger le tir, mais je pense que dans ces matches-là, on a souvent confondu vitesse et précipitation. »