Gaëtan Huard : « Il faut que les gens arrêtent de croire qu’on ne bouge que pour l’argent »

Toujours sur les ondes de GOLD FM, Gaëtan Huard a ardemment défendu Grégory Sertic quant à son choix de partir à l’Olympique Marseille et de quitter les Girondins de Bordeaux, son club formateur. L’ex portier des Marine et Blanc dans les années 90, qui a été recruté à… l’OM, compare notamment sa décision de l’époque à celle prise par le milieu/défenseur de 27 ans il y a quelques jours.

« Vous savez, quand je suis venu à Bordeaux, de Marseille, je suis venu alors que le club était relégué en D2. Je me suis lancé un nouveau challenge, et je ne l’ai jamais regretté, car j’ai découvert un club et une région magnifiques, où je suis resté car je m’y plais énormément. En tant que joueurs, on a des carrières éphémères, mais il faut que les gens arrêtent de croire qu’on ne bouge que pour l’argent. Ce n’est pas vrai ! Quand je suis venu à Bordeaux, j’ai gagné beaucoup moins qu’à Marseille. Mais je suis venu parce qu’il y a un challenge sportif que j’étais fier de relever et qui correspondait à ce dont j’avais envie à un moment de ma carrière, malgré les soucis du club. C’était une étape très importante, que j’ai su gérer. J’étais venu pour jouer aux Girondins, même si c’était en deuxième division, où on a fait une seule année, mais une super année. Et je dirais même que c’est une des plus belles années de ma carrière, parce que j’ai vécu des choses formidables, avec un groupe formidable, dans un contexte formidable. Je me souviens même qu’à la dernière journée, pour être champion de D2, on fait une des meilleures affluences de l’histoire du club, face à Strasbourg. (…) Et puis quand je suis retourné jouer à Marseille, avec le maillot de Bordeaux, j’ai été applaudi, plusieurs fois. Car j’ai respecté les deux clubs, que je n’ai jamais tenu de mots déplacés envers le club de Marseille.

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(…) Aujourd’hui, tout est médiatisé. Et quand vous voyez, dans tous les domaines, des gens parler et agir à l’inverse un après… On ne peut plus rien cacher. Mais à l’époque, quand j’étais à Marseille, j’ai peut-être dû dire des choses pas gentilles sur Bordeaux, mais bon, c’est comme ça. Aujourd’hui, vu comment tout va très vite, il faut aussi, peut-être, avoir un peu plus de retenue qu’à l’époque dans ce qu’on dit, en bien comme en mal, car tout est noté, enregistré, filmé. En tout cas, c’est fini ; comme dans le monde du travail ; le fait de faire toute sa carrière au même endroit. Il ne fait rien de mal, juste son métier, et les carrières sont très courtes pour prendre du plaisir, au-delà de l’argent, en tant que joueur. Ne faisons pas de surenchère, restons dans la retenue, le monde est assez compliqué comme ça. Les menaces qu’il y a pu avoir, c’est du grand n’importe quoi !

(…) Il n’y a pas de trahison. Dans le football, personne ne fait de cadeaux, et les clubs peuvent vite vous jeter dès qu’ils le peuvent, s’ils en ont envie. Contrat ou pas… Alors je ne dis pas qu’il ne faut pas avoir de respect pour son club, mais souvent les clubs n’en ont pas non plus pour les joueurs. Quelque part, nous sommes devenus des marchandises, et nous ne sommes jamais en CDI. Nos contrats c’est 2, 3 ou 4 ans, il faut enchaîner derrière, et après la carrière il y a aussi une vie à mener, qui ne s’arrête pas avec le football. Il faut penser à tout cela, et à sa famille. Après, il y a évidemment des manières de faire et de ne pas faire les choses, mais là Greg n’a rien fait de mal. Je le défends, il est légitime. Il a fait un choix sportif, et on doit l’accepter. Tous les joueurs partent un jour. Ce n’est pas une trahison, c’est une carrière qui se mène. On peut avoir son cœur dans un club, et le mien est à Bordeaux, mais il y a aussi la raison… Le contexte sportif, personnel, financier, en fonction de son âge aussi. Il ne faut pas être choqué. C’est le haut niveau. »