Les vérités de Saivet sur son départ à Newcastle et son retour en France

En prêt à Saint-Étienne depuis peu, le milieu de terrain de Newcastle et ancien des Girondins, Henri Saivet, a été interviewé par France Football, abordant les sujets de son départ de Bordeaux en janvier dernier, de sa courte période anglaise et de son choix de revenir, déjà, en Ligue 1, un championnat qu’il connait bien et où son jeu, qu’il a dû modifier suite à des blessures, est mieux compris.
« Je n’avais pas prévu de partir, je comptais déménager et me racheter une nouvelle maison sur Bordeaux. Mais quand je suis revenu de vacances, on m’a dit qu’il y avait beaucoup de sollicitations pour moi et que si je voulais partir, je pouvais. Pendant les six premiers mois, j’étais pourtant l’un des joueurs les plus utilisés, et parfois même capitaine. Je pensais être un élément important. Je revenais de vacances avec l’envie de bien repartir et on m’a dit ça… Il me restait un an et demi de contrat, peut-être que le club avait besoin de récupérer un peu d’argent. S’il l’a fait, tant mieux. Mais à la base, je ne voulais pas partir. Quand on m’a dit que je pouvais quitter Bordeaux, je me suis dit que c’était surement le bon moment. J’ai vécu 12 ans là-bas et passé presque la moitié de ma vie dans ce club. Je voulais également découvrir la Premier League. On m’en parlait, des amis y jouaient. J’ai voulu aller voir et aider ce club à se sauver. Je mettais lancé ce défi. L’argent ? Ça me fait rire.  Le contrat que j’avais à Bordeaux était plus complet que celui que j’avais à Newcastle avec davantage de bonus sur les matches disputés, sur les qualifications européennes aussi. Donc, bon… J’ai entendu ces remarques, c’est vrai, dans la bouche de consultants partis eux aussi sur d’autres chaines ou d’autres radios. Ils ne l’ont pas fait gratuitement. Mais c’est humain. Il reste qu’à choisir je préférais le contrat que j’avais à Bordeaux.

(…) A Newcastle, j’avais été recruté pour jouer et je ne jouais pas. C’était dur. J’avais l’impression d’être payé à ne rien faire. C’était horrible. T’es là, tu ne sers à rien. (…) Retrouver un endroit où on veut de moi, ça fait vraiment du bien. Marseille aussi me voulait, mais j’ai choisi les Verts. J’ai envie d’aller loin en Ligue Europa pour faire encore grandir le club. Et pourquoi pas être troisième et jouer le tour préliminaire de la Ligue des champions ?.

(…) Je suis content de mon parcours, mais ce n’est pas fini. Il y a peut-être juste des choses qui auraient pu se passer différemment. Ma progression a été freinée par des blessures. Je me fais une fracture du métatarse sur le pied droit puis le gauche, dans la même année (2009). Après ça, j’ai senti que mon jeu n’était plus pareil. J’avais moins de vivacité. J’étais un joueur tonique, bon sur les prises de balle et les contrôles orientés, mais après ces blessures, c’était différent. Je ne suis jamais arrivé à retrouver mes sensations, même si je me sens bien. Il y a des choses que je pouvais faire avant et que je ne peux plus faire maintenant. Sur des prises de balle ou sur des changements de direction, je ne suis plus le même. Le temps d’avance que j’avais avant, je l’ai un peu moins. J’ai perdu sur des gestes que je maitrisais bien. Je pouvais aller défier trois joueurs sans avoir peur, parce que je savais que j’allais m’en débarrasser avec mes dribbles et ma vivacité. C’était ma force. Mais aujourd’hui je vais en dribbler un, deux, mais le troisième pas sûr parce qu’il va peut-être manquer un petit truc… Mais je ne me plains pas. J’ai adapté mon jeu et compensé avec autre chose. »