Triaud : « Bordeaux est parmi les plus grands clubs de France depuis la période Bez et grâce à M6 »

On reprend nos retranscriptions, à partir du dernier numéro de FF, dans lequel le président des Girondins, Jean-Louis Triaud, s’adonne à un de ses exercices préférés, défendre son bilan depuis 1996 et nuancer (voire nier) ainsi la crise actuelle.

« Je me méfie de tous les jugements extérieurs portés un peu à l’emporte-pièce, à chaud, et devant des évènements sportifs contrariants. On tire alors des conclusions hâtives et exagérées. Qu’est-ce qui peut laisser penser que Bordeaux est un grand club malade et qu’il navigue à vue ? On ne fait pas une bonne saison, c’est clair. Mais il faut en connaître les motifs et les raisons. On ne sera pas forcément d’accord avec les uns et les autres sur ce qui explique cette mauvaise saison. Mais, pour moi, il y a des choses très simples à rappeler. D’abord, on a eu un nombre accidentellement élevé de blessés. Je dis bien “accidentellement” car la plupart de nos blessures sont accidentelles. On a mis notre cellule médicale en cause, mais quand un médecin voit arriver quelqu’un chez lui, c’est que cette personne est malade. Ce n’est pas lui qui rend les gens malades. Prétendre que nous avons autant de blessés à cause du corps médical, je trouve ça tellement stupide comme analyse. Toutes ces indisponibilités touchant des joueurs importants ne nous ont pas rendu service. Willy Sagnol, il n’a pratiquement jamais eu à disposition l’intégralité de son groupe.

Et puis « malade », cela veut dire quoi ? On est malade pourquoi ? Parce qu’il y a un virus ? On fait une mauvaise saison, d’accord, mais de là à dire que le club est malade, je ne vois pas le rapport. En dix-neuf ans de présence ici, le club a été européen à quatorze reprises. Il a gagné deux titres de champion, trois Coupes de la Ligue, plus trois finales jouées, et il a remporté une Coupe de France. Quand on compare ce palmarès général avec celui des autres équipes françaises, seuls Lyon et Paris ont fait mieux que nous. Je sais que le public et les supporters sont dans l’immédiat, que le passé, cela ne compte pas, qu’il n’y a que le présent qui importe et qu’on s’angoisse très vite pour l’avenir. Mais ce discours alarmiste, je l’ai entendu trente-six fois en dix-neuf ans de présidence. Cela ne nous a pas empêchés de gagner à nouveau des titres derrière. C’est pourquoi je réfute le fait que le club soit malade ou en difficulté.

Dugarry ? On n’est pas loin d’être dans le syllogisme. Mais chacun a le droit d’avoir un point de vue. Depuis 2010, je rappelle quand même qu’on a gagné une Coupe de France, en 2013… Depuis 2010, on a aussi disputé trois fois la Ligue Europa. Beaucoup de clubs aimeraient être à notre place. On peut toujours rêver mieux, mais je suis étonné. De 1937 à 1984, les Girondins avaient remporté un seul titre de champion, en 1950. Bordeaux est parmi les plus grands clubs de France depuis la période Bez (trois titres, en 84, 85 et 87) et grâce à M6 (deux titres, en 99 et 2009). C’est assez récent. Et je n’ai pas l’impression que notre période, avec M6, ait été si négative. »

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