Chantôme : « J’ai du caractère, quand même ! »

A presque 28 ans, et malgré une présence encore récente à Bordeaux, Clément Chantôme est un joueur d’expérience. Un des rares de l’effectif de Willy Sagnol… Interviewé pour le site de Sud Ouest, l’ancien milieu espoir formé au Paris Saint-Germain affirme ainsi, surtout avec les blessures actuelles des cadres (Carrasso, Sané, Sertic, et également Plasil), pouvoir et devoir prendre plus de responsabilités dans le groupe en termes de leadership.

«  J’ai été franchement bien accueilli, je me suis bien adapté. C’était facile : la vie du club est simple, l’ambiance familiale. Et mon expérience à Toulouse (en prêt en 2013-2014 NDLR) m’a servi dans la façon de m’intégrer dans un groupe en cours de saison. Et puis, le plus important, je suis très content d’être là. (…) Le changement avec Paris, il ne me dérange pas trop (rire). Je l’ai vécu très sereinement. Je suis quelqu’un d’assez discret, et qui ne s’exprime pas beaucoup. J’essaie d’être juste quand je parle. Je ne me suis pas mis de pression par rapport à ça : le but est de bien faire mon métier. (…) Au PSG, j’ai appris à être vraiment professionnel. Chaque jour, pas une fois de temps en temps. Ces joueurs-là sont impressionnants sur ces petits détails. Ils ne laissent rien au hasard. C’est le message que j’essaie de faire passer ici. Il faut faire comprendre aux plus jeunes : c’est bien de réussir un bon match, mais le plus important est d’être constant pendant 38 journées. J’espère être un minimum écouté.

(…) A mon arrivée, c’était surtout une question de rythme. Ce n’est pas évident d’être prêt tout de suite pour des matches en entier après avoir peu joué pendant six mois. La prestation est regardée, il faut être bon pour montrer aux autres qu’on n’a pas été choisi par hasard. Le coach attend de moi que je force ma nature et c’est pour cette raison que je n’étais pas bien après le match à Larnaca. C’est une faute (expulsion pour avoir contesté après un carton jaune en Ligue Europa, NDLR) que je ne dois pas faire par rapport à notre groupe, très jeune. Mais c’est mon problème : dès que je sens un peu d’injustice, j’ai une phase de cinq à dix secondes durant laquelle je n’arrive pas à me calmer. Je suis très calme dans la vie et même à l’entraînement. Mais dès que c’est le match, la compétition, j’ai envie de gagner. J’ai du caractère, quand même (rire) !

(…) Oui, je peux faire plus. Je sais jouer au foot, faire des passes, etc, mais je dois devenir meneur d’équipe. On manque cruellement d’expérience, surtout dans ce début de saison chargé de gros matches. Si je peux tirer le groupe vers le haut, avec mon expérience des années précédentes au PSG, je le ferai. (…) Contre Reims, ce sont des erreurs de concentration, pas des erreurs dues à un grand nombre d’occasions. Certes, on a manqué de jus, on a été très moyens – on ne se le cache pas – mais on aurait pu les éviter. Ceci dit, on ne va pas dramatiser. C’était une journée sans mais ce n’est que la première. (…) Hier (mardi, NDLR), j’ai pris la parole dans le vestiaire pour dire que cela ne servait à rien de s’affoler. Avec Paris, j’ai perdu beaucoup de premiers matches, j’ai dû jouer le maintien à 19-20 ans. Le plus important, c’est de se remettre au travail comme on l’avait fait en fin de saison dernière. (…) Je ne suis pas inquiet par le niveau affiché : ce n’est que le début. Plus par les blessures : quand on est amputés des joueurs cadres, on est tous obligés de donner le maximum dans un championnat où peu d’équipes ont de la marge. »