Trésor : « J’étais de l’autre côté en 1977 »

Comme avant chaque match, et surtout celui à venir dimanche contre Marseille, Marius Trésor analyse l’actu girondine pour le site officiel du club. L’ancien défenseur central de Marseille, Bordeaux et des Bleus, coach adjoint de la CFA du FCGB et consultant vedette des médias locaux, décortique l’avant match de ce Bordeaux – Olympique de Marseille à venir et retrace l’évolution de cette affiche au fil du temps.

« Bordeaux – Marseille, c’est un match très très spécial ! Marseille vient de perdre contre Paris et a encore des idées de titre. Et cela passe par une grosse performance à Bordeaux. Nous ne sommes pas loin de l’Europe, d’autant plus avec les résultats du Paris S-G en coupe. S’ils remportent les deux coupes nationales, cela pourrait libérer deux places européennes. Pour l’instant, nous sommes sixièmes, il faudrait au moins rester à cette position. Cela passe par une belle partie face à Marseille. Le Stade Lescure puis Chaban-Delmas ne réussit pas à l’OM. La dernière victoire phocéenne à Bordeaux date d’octobre 1977. J’étais de l’autre côté pour cette saison-là, faisant partie de la dernière équipe marseillais à gagner en championnat à Bordeaux. Il faut quitter ce Stade Chaban-Delmas sans que Marseille ne gagne. Cela passe donc par un match énorme de la part des Girondins sachant pertinemment que les Marseillais viendront eux avec la ferme intention de gagner. S’ils l’emportent à Bordeaux, ils mettraient fin à plus de 35 ans de disette et seraient accueillis comme des rois à Marseille. Les Girondins auraient le visage défait de l’équipe qui aurait permis à l’OM de regagner à Bordeaux. Nous n’avons pas envie de voir cela, il faudra sortir le même style de match que face à Paris.

(…) A mon époque, les matches entre les deux équipes étaient des matches quelconques du championnat. Cela a complètement changé à partir de 1984 et l’arrivée de Bernard Tapie à la tête de l’OM. Car dans le même temps à Bordeaux, Claude Bez était président avec la forte personnalité qu’on lui connaissait. A ce moment-là, les Girondins dominaient le Championnat de France. De 1980 à 1987, Bordeaux était sur une dynamique extraordinaire avec des qualifications européennes à chaque fin de saison. Avec les différents titres en championnat, en coupe, les parcours européens, les Marine et Blanc étaient une place forte du paysage footballistique français. Dès que Tapie est arrivé, il y a eu cette rivalité. Les OM – Bordeaux ou Bordeaux – OM n’ont plus eu la même résonance qu’avant.

(…) Je pense que les Girondins répondront bien présents dans un match particulier. A l’aller, nous avions eu la chance d’ouvrir le score avant de nous incliner (3-1). A mon sens, c’est une rencontre que nous n’aurions pas dû perdre. Avec plus de solidarité et de concentration défensive, nous aurions pu ramener un bon résultat. Aux joueurs de ne pas reproduire les mêmes erreurs et de tout donner dimanche. Quant aux supporters, vous venez voir un très beau match de football, faites en sorte que ce soit une fête quel que soit le résultat ! »