Gostisbehere revient sur son expérience asiatique

Formé à Bordeaux mais non conservé après des années en CFA, le très polyvalent défenseur Ugo Gostisbehere (22 ans), qui évolue désormais à Trélissac (CFA toujours) a, entre temps, fait un « léger » détour de quelques mois par… la Corée du Sud ! Pour le site de So Foot, le jeune homme d’origine basque revient en détails sur cette expérience dépaysante.

« J’étais en fin de contrat avec la CFA des Girondins de Bordeaux l’été dernier. Mon agent cherchait à droite à gauche et il n’y avait vraiment rien d’intéressant en France. Il m’a proposé un nouveau challenge là-bas en troisième division, dans l’optique, si tout se passait bien, d’obtenir un contrat professionnel en première ou deuxième division. Et tout ça, sur la dernière partie de saison, car les championnats sont décalés. Donc c’était pour terminer le championnat sud-coréen de juillet à décembre. Vu que j’avais vraiment rien d’intéressant en France, j’ai tenté le coup et je me suis retrouvé là-bas. J’avais des contacts en CFA. Autant tenter. J’avais 22 ans, c’était maintenant ou jamais pour tenter. Plus on avance en âge dans le foot, plus c’est compliqué. 22 ans dans le foot, c’est malheureux à dire, mais c’est déjà plus tout jeune.

(…) C’était de la troisième division, du National. Le niveau là-bas, c’est difficile de le comparer, car en France, je n’ai connu que le championnat de CFA. La Ligue 2, le National, je ne connais pas du tout. Ça n’allait pas trop vite pour moi en tout cas (rires). Au bout d’une semaine, il y avait déjà un match, donc j’étais un peu court physiquement, donc j’ai commencé sur le banc et je suis entré à la mi-temps. Suite à ça, il restait douze matchs à jouer et je les ai tous joués comme titulaire. Ça s’est bien passé, je m’en suis sorti.

(…) Ma première réaction ? Que c’était à l’autre bout du monde. Je vais pas te cacher que ça m’a fait peur. C’est l’inconnu. Et ça s’est fait tellement vite que j’ai pas eu le temps finalement de gamberger. On m’en a parlé un vendredi, j’ai dû donner ma réponse le mardi et je décollais le mardi. En quatre jours, ça s’est fait. J’ai vu que mon entourage était plutôt pour, ma copine était pour, mes amis, ma famille. Tout le monde m’a motivé donc j’ai pas trop réfléchi et j’ai foncé. À la base, je partais pour 4 mois et demi, 5 mois, donc je savais que si ça se passait mal, ce n’était pas trop long.

(…) Y a beaucoup de Brésiliens, notamment en première et deuxième division. Y a peu d’Européens, y a quelques Serbes ou anciens Yougoslaves. J’étais le seul étranger dans mon équipe, il n’y avait que des Sud-Coréens. Du coup, c’est vrai que quand je suis arrivé, j’ai été pas mal sollicité par des journalistes ou des choses comme ça. Ils étaient curieux et se demandaient ce que je faisais là. Ça m’a plutôt amusé qu’il y ait du monde qui s’intéresse à moi. Ils voulaient savoir pourquoi j’avais choisi la Corée du Sud et ce que j’étais venu faire là, moi, joueur français. Je pense que l’Europe doit les faire rêver un petit peu. Ils voulaient savoir pourquoi moi, je faisais le chemin inverse.

(…) 
J’étais parti dans l’optique de signer pro. Malheureusement, ça ne s’est pas fait. J’étais même resté un mois supplémentaire en espérant qu’il y ait des essais dans les divisions supérieures. Et les équipes recherchaient apparemment des joueurs au profil offensif ou sinon c’est qu’elles avaient atteint leur quota d’étrangers. Mais je ne sais pas si c’étaient des excuses valables. Du coup, je n’ai pas pu décrocher de contrat. L’équipe où j’étais souhaitait me prolonger six mois de plus en amateur. Mais malgré l’expérience positive, j’ai adoré le pays, la culture, ce nouveau football, c’était vachement intéressant, j’ai préféré rentrer. Quitte à jouer en amateur, autant être en France, proche de mes amis, ma famille que d’être à l’autre bout du monde. Aujourd’hui, je suis à Trélissac, ça me faisait plaisir de rejouer avec des gens que l’on comprend, c’est peut-être idiot, mais c’est vrai. Ça fait du bien de communiquer facilement. C’est un club de CFA, où il y a un bon petit challenge jusqu’à la fin de la saison. Y a quelque chose à faire. Et j’ai retrouvé aussi ma petite baguette de pain, ça, ça fait aussi plaisir.
 »