Galán : « Que Zidane ne se serve pas des diplômes de son adjoint »

Directeur du CENAFE, le Centre National de Formation des Entraîneurs Espagnols, Miguel Galán est le principal meneur de la plainte des entraîneurs espagnols envers Zinédine Zidane, qui a abouti à une suspension de ZZ pour 3 mois de ses fonctions d’entraîneur de la réserve du Real Madrid faute d’avoir les diplômes requis selon les règles espagnoles.

Pour RMC, Galán livre ses réactions et répond aux critiques de Zidane l’accusant de vouloir se faire de la publicité sur son dos et de s’acharner contre lui alors qu’il a choisi de passer ses diplômes de coach N°1 en France, plus longs à obtenir que s’il suivait le cursur en vigueur en Espagne. Voici l’argumentaire de Galán :

 » Nous avons porté plainte contre lui car nous estimons que Zinédine Zidane ne dispose pas des diplômes nécessaires pour entrainer le Real Madrid Castilla. En Espagne, la formation est régulée en 3 niveaux. En fonction du niveau que vous avez atteint, vous pouvez entrainer telle ou telle catégorie. Pour le Real Madrid Castilla, qui évolue en Secunda B, le niveau d’entraineur requis est le niveau 3. Et à ce que je sache, Zidane ne dispose pas d’un diplôme de ce niveau. Ou du moins, il n’a pu présenter une équivalence à la Fédération espagnole de football. Pendant trois mois, il a donc entrainé sans diplôme. Pour contourner ça, ils ont donné le nom de son adjoint comme entraineur. C’est comme si vous n’aviez pas de permis de conduire et que vous conduisez avec le permis d’un autre.

(…) Ce que nous demandons, c’est juste qu’il régularise sa situation. C’est à dire qu’il entraine avec des diplômes, et qu’il ne se serve pas de ceux de son adjoint. On ne fait pas ça en Espagne. Il est désormais suspendu pendant trois mois, ça lui laisse le temps de se régulariser avec l’aide de la Fédération française. Avec le diplôme, il pourra ensuite entrainer.

(…) Zidane, je lui donne tout mon respect. Je respecte aussi la France et le football français. Moi, je parle juste de droits d’entraineurs. Je ne fais pas ça pour me faire de la publicité. Je n’en ai pas besoin. Je n’ai rien contre lui. Ça a été un grand joueur et ce sera surement un grand entraineur. Mais il doit respecter la loi espagnole comme les autres. Il faut être juste avec tout le monde. Jusqu’à ce qu’il dispose de ses diplômes, il ne pourra entrainer en Espagne. Je ne sais pas comment cela fonctionne en France pour obtenir le diplôme, ni les études qu’il faut faire. Ce qui est sûr, c’est que selon le juge qui l’a sanctionné, il n’a pas d’équivalence pour pouvoir entrainer. Je ne veux pas rentrer dans le débat de savoir si Zidane a les capacités ou non d’entrainer l’équipe Castilla. Ce n’est pas la question.

(…) cela fait des semaines qu’il est dans cette situation et des semaines que lui et le Real Madrid sont au courant des menaces qui planaient. Quand il aura un diplôme de niveau 3, il reviendra. C’est tout. Quand je vois qu’on m’accuse de vouloir me faire connaitre à travers cette affaire, je ne trouve pas ça normal. Désolé d’avoir touché à Zidane mais je pense à tous les entraîneurs espagnols. Vous savez, j’ai déjà connu un cas similaire. Il y a six ans, Francisco Ferrayos, qui entrainait à San Roque, a commis la même infraction que Zidane et a écopé de six mois de suspension. Donc ça aurait pu être pire pour Zizou selon le barème de la fédération.

(…) Je traite ce cas avec objectivité. C’est une plainte déposée au nom de tous, au nom de l’égalité. Pour que personne, aussi grand footballeur soit-il, ne soit au-dessus des lois. C’est comme si Fernando Alonso, pilote de Formule 1, roulait à 400 km/h sur les autoroutes d’Espagne : il n’aurait pas le droit selon la sécurité routière espagnole. Je n’ai rien contre Zidane ou le Real Madrid, mais je dois défendre les droits des entraineurs. «