J-L Garcia : « Si Valbuena était resté à Bordeaux, peut-être qu’il aurait végété »

Sur son site internet, So Foot a publié un très intéressant portrait de Mathieu Valbuena, le milieu de terrain offensif de l’Olympique de Marseille et des Bleus, dont le parcours atypique et la personnalité qui fait débat se sont d’abord construits à Bordeaux, d’où il est originaire, et aux Girondins, où il avait été formé mais non conservé, avant de rebondir dans la région bordelais, en amateur (Langon-Castets, Libourne), et de faire ensuite la carrière que l’on sait à l’OM.

Parmi les nombreux témoignages recueillis à propos de ce joueur au caractère bien trempé et au talent révélé sur le tard, on note celui de Jean-Louis Garcia, l’ancien entraîneur de la réserve des Marine et Blanc, qui avait fait partie de ceux, à l’époque, qui n’avait pas fait en sorte que Valbuena signe pro au FCGB. Réfutant que le problème venait de sa petite taille (1m63), il reconnait cependant une possible erreur dans l’appréciation du potentiel du natif de Blanquefort :

« C’est une leçon pour tous les joueurs et dirigeants. Quand je le vois aujourd’hui décisif dans des gros matchs, ça me donne la chair de poule. Mathieu en voulait à la terre entière quand il n’a pas été retenu. Je me souviens, quand j’étais à Toulon : avec Libourne il met deux buts, et il est venu avec son poing rageur vers le banc. J’avais dit à Hutteau, son agent, que j’espérais qu’il ne se trompait pas de cible. Plus tard, quand j’ai joué l’OM avec Lens, ça s’est bien passé. Il m’a offert son maillot, ça m’a touché. (…) Peut-être que l’on privilégiait de manière dommageable des qualités athlétiques, de puissance, plutôt que la technique. On avait gardé Francia, très technique aussi, bon sur coups francs comme Mathieu, et qui n’a pas fait sa carrière… (…) J’ai connu Ziani à Nantes, il avait une endurance de dingue. Mathieu, lui, il n’avait pas tout ça. On pouvait légitimement douter de sa capacité à résister à l’impact. Mais dans le haut niveau amateur, il s’est forgé une carapace. Il a été obligé de se battre, et a montré qu’on avait tort. C’est admirable. S’il était resté à Bordeaux, le cul dans l’huile comme on dit, peut-être qu’il aurait végété et ne serait pas devenu ce qu’il est devenu. »