Hoarau : « Les Girondins veulent retrouver le Guillaume qui était à Paris »

Publié avant le match à Reims, ce long et intéressant entretien de Guillaume Hoarau pour le site d’Eurosport nous en apprend encore davantage sur les dispositions physiques et mentales d’un joueur qui veut retrouver son niveau, pour rester, de préférence, à Bordeaux

« La Chine, c’est juste une aventure. Je suis parti huit mois. Il y a des blessures qui durent très longtemps. C’est une parenthèse pour moi pour faire un ‘reset’ psychologique et physique. Je reviens pour essayer de retrouver le niveau qui était le mien avant que je quitte la France.

Avant mon arrivée ici, cela faisait trois voire quatre mois que j’avais coupé. Je suis un joueur qui a besoin d’un collectif. A Paris, j’étais dans des dispositions assez spéciales avec des super joueurs autour de moi. A Bordeaux, c’est le cas même si l’équipe est beaucoup plus jeune. Les mois à venir vont me dire quel objectif je vais pouvoir me fixer pour les prochaines années.

Je reviens avec beaucoup d’humilité parce que j’ai pas mal de retard à rattraper. Pour aider cette équipe, je dois marquer des buts. Bordeaux a à l’esprit le Guillaume qui était à Paris. Les Girondins veulent retrouver ce mec-là. Je dois redoubler d’effort, je ne dois pas arriver comme un mercenaire. Ce n’est pas mon cas mais, dans le confort, on oublie tous nos ambitions quotidiennes. J’essaie de montrer le bon exemple sur le terrain et de ne pas être un con en dehors. Ça fait un mois et demi que je suis ici. Je monte en puissance. Il ne me manque que la compétition et l’enchainement des matches. C’est à moi d’essayer d’inverser la tendance. Évidemment quand tu reviens de Chine, ce n’est pas à ce moment-là que tu te sens le plus fort.

Il fallait juste prendre sur soi et créer un espace de vie dans lequel je pouvais m’épanouir. Cela a été le cas. Je me suis fait des amis là-bas, mon cousin est venu avec moi. On s’est créé une petite famille. Le foot, c’était secondaire. Je ne voulais pas me tordre l’esprit avec. Je connaissais mes droits même si, là-bas, tu en as un peu moins. Je ne veux pas entrer dans les détails, c’est du passé. Cette culture chinoise, c’est un choc. Le foot, c’est un sport collectif et il y avait le problème de la langue. Quand tu n’arrives pas à discuter avec ton partenaire… Mais j’ai plutôt apprécié l’expérience. Si je devais y retourner, j’y retournerais. Mais bon, pas tout de suite. C’était une expérience que je ne veux pas réduire au professionnel. En tant qu’homme, ça m’a fait du bien. Je ne veux pas tirer sur les gens là-bas parce que je ne veux pas que ça me pourrisse jusqu’à la fin de ma vie.

Se projeter, c’est difficile. Je ne m’étais pas dit que je rentrerais à Bordeaux un an après être parti. Donc je ne peux pas prévoir ce qui va se passer dans cinq mois. Si je fais ce qu’il faut pour le club et pour moi, j’espère ne pas avoir de problème pour rebondir ou rester ici. Je veux être fier de mon passage ici.

Je n’ai pas un sentiment de revanche. On est tous humains, tu as ton côté narcissique. Quand les gens parlent de toi en mal, c’est difficile. Parler de revanche reviendrait à donner de l’importance à ce que les gens ont dit. Ce n’est pas le cas. J’ai assumé, je suis parti et je ne regarde plus derrière. Je me suis dit : ‘Reviens, bosses et la réussite se chargera de faire du bruit à ta place.’ »