Grégory Sertic : « J’aurais pu resigner deux ans, mais tu dois aussi penser à assurer tes arrières »

Au-delà de son envie de vaincre à Bordeaux dimanche, sur le terrain du club où il évoluait encore il y a moins de 4 mois, le néo marseillais Grégory Sertic,
qui pourrait cependant ne pas être retenu car blessé, a joué le jeu de…
la comparaison entre FC Girondins de Bordeaux et l’Olympique de Marseille.
Il revient aussi, brièvement, sur les conditions de son départ de son
club formateur, fin janvier…

« Le coach Gourvennec voulait vraiment me garder. Et lors des discussions pour prolonger (il était en fin de contrat en juin 2017, NDLR) je n’avais pas demandé une augmentation de salaire, juste des années de contrat en plus. Mais Bordeaux était un peu frileux quant à mes blessures… Cela m’a touché d’entendre ça, car j’étais vraiment du cru. Le président Triaud, un vrai passionné de son club, m’a proposé un contrat, intéressant à ses yeux, de deux saisons.
J’aurais pu le signer, mais je ne me voyais pas prendre un risque comme
ça. J’ai vingt-sept ans, je serais arrivé sur mes trente ans, on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Tu dois aussi penser à assurer tes arrières*. Les gens qui m’ont critiqué, insulté, menacé, ne comprennent pas ça. Il faut penser que si à trente ans tu n’as plus rien, tu prends une grosse claque.

(…) Aujourd’hui,
niveau passion, Bordeaux est plus une ville de rugby que de foot. Je
comprends les supporters, on ne leur a pas toujours donné envie de venir
au stade. Mais il y a un nouvel engouement désormais, une
belle équipe. J’espère qu’on va finir cinquièmes et eux sixièmes, comme
ça, ils pourront jouer aussi la Ligue Europa. (…) Au Haillan, il y a le
château, le centre d’entraînement, mais c’est ouvert, tout le monde peut
venir balader son chien, faire du vélo. C’était marrant et
convivial, ce n’est pas fermé comme la Commanderie, où tu côtoies les
gens de la presse, de l’administratif, en mode petite famille. Ici, c’est impossible d’ouvrir, car tout le Vélodrome qui viendrait chaque jour ! Ça amène à se dépasser. Pour
le stade, j’ai toujours une préférence pour Chaban. Le Matmut
Atlantique est neuf, magnifique, les installations sont top, mais il
manque ce petit truc… Les sièges sont gris, l’atmosphère plus froide, on sent moins la complicité avec les supporters. »

*Grégory Sertic est sous contrat à l’Olympique de Marseille jusqu’en juin 2021.