Johan Micoud : « A Cannes, on a un grand projet. (…) Ce n’est pas impossible de me voir sur un banc »

Président de l’AS Cannes, son club formateur, depuis environ un an, l’ex meneur de jeu des Girondins et de Werder Brême, Johan Micoud, nourrit toujours des ambitions de renouveau pour l’ancien club pro, réputé pour sa formation, mais qui est tombé en DH ces dernières années.

Questionné par ActuFoot (ITW passionnante), « Jo » fait donc le point sur l’évolution de sa mission à Cannes, lui qui vit une après-carrière de footballeur très animée depuis 2008 et sa dernière saison à Bordeaux :

« J’ai investi dans les vignes, sur un Pomerol, le Château La Connivence, depuis le mois de janvier 2008. Un an après ma carrière, j’ai rapidement travaillé à la télévision comme consultant, pour garder un œil et un regard sur le foot. Aujourd’hui, je travaille pour la chaîne L’Equipe. Et, depuis le mois d’août, je suis à la présidence de l’AS Cannes pour mettre en place mes idées et celles de ceux qui m’accompagnent pour retrouver une équipe compétitive qui puisse évoluer au niveau qu’elle mérite.

Le foot ne me manque pas. A force, tu te fais une raison. J’ai arrêté à 35 ans. Ça me titille, mais je ne peux plus physiquement. C’est une question de mental, et d’état esprit aussi. Tu le sens tout seul. Alors, tu laisses la place. J’ai continué de jouer avec des potes dans les 5 – 5. Puis j’ai fait quelques jubilés à Brême, devant plus de 45 000 personnes, pour fêter l’arrêt de carrière de joueurs avec qui j’ai joué (Ailton et Frings). C’était très sympa.

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J’ai passé mon BEF (Brevet d’entraîneur de football) la saison dernière. J’ai eu, après, l’opportunité de plonger dans un rôle de président avec mon club de cœur, Cannes, j’ai accepté. J’avais envie de mettre la main à la pâte. J’ai pris ce poste dans l’esprit de structurer et de mettre en place ce que j’ai appris. Il faut se professionnaliser pour se maintenir au plus haut niveau chez les jeunes. Chez les seniors, il nous faut instaurer une dynamique pour monter les étapes, une à une, vers le monde professionnel. On a un grand projet pour une grande ambition. Mais le terrain me plaît aussi. J’ai une certaine vision du foot, pouvoir la transmettre, c’est passionnant. Je m’occupe plus du sportif. On a beaucoup d’échanges avec les éducateurs sur la manière dont je vois le football. Ce n’est pas impossible de me voir sur un banc. Mais il faut une vraie envie d’y aller. Je respecte les éducateurs. Il y a une vraie transmission, un vrai travail de tous les jours. Il faut de la passion pour transporter ça. Peut-être qu’aujourd’hui, je ne me sens pas prêt de franchir ce pas. C’est quelque chose de très particulier.

(…) Dans les médias, j’essaye de toujours conserver un état esprit de joueur pour analyser, de le faire comme si j’étais à leur place. Je peux être critique vis-à-vis de certaines attitudes. Mais, par rapport à ce que j’ai vécu, je sais que c’est très dur être joueur, d’être performant. Ça demande des efforts, des sacrifices. Je peux fustiger car l’attitude n’est pas là, mais je peux être compréhensif par rapport aux résultats et une baisse de régime, car je sais que c’est difficile. J’essaye d’analyser sur un côté technique, tactique. Je ne veux pas me rapprocher juste du résultat. Je veux être le plus sincère possible, sans arrière-pensée. J’essaye d’avoir une analyse plus grande. C’est pour ça que j’essaye de ne pas avoir d’informations internes, afin de ne pas me laisser influencer. Ma principale idée, c’est ça : être le plus sincère possible vis-à-vis du téléspectateur. »