Lucas Dumai et Raphaël Crivello expliquent comment s’entourent les jeunes en vue d’une carrière pro

Avec les U19, demain (16H), au Haillan, Lucas Dumai et Raphaël Crivello ont un match capital à disputer, contre les jeunes du Stade Rennais. Une échéance qui pourrait bien compter, pour eux comme pour les autres, dans leur progression vers le haut niveau. Un haut niveau auquel le milieu défensif et le latéral gauche bordelais se préparent, et ce depuis des années, au sein du centre de formation aquitain, conciliant le foot et les études, mais s’entourant également, déjà, du mieux possible pour percer dans le monde du football.

C’est ce qu’ils sont venus nous expliquer, durant la semaine dernière, dans « Girondins Analyse » (sur la radio RIG).

DUMAI : « Les éducateurs nous disent souvent de garder la tête sur les épaules, car être là, en U19 ou en réserve aux Girondins de Bordeaux, et faire de bons résultats en jeunes, et même aller gagner la Coupe Gambardella ; ce qu’on ne fera pas sur cette saison, malheureusement ; ça ne veut encore rien dire. Après, il y a parfois un côté aléatoire dans le fait de passer pro, car ça dépend aussi des clubs. On peut parfois  avoir une super génération de jeunes, mais si les pros tournent bien et qu’il y a du monde à nos postes, c’est forcément plus dur. Il y a donc une part de réussite, et il faut saisir la chance quand elle se présente, profiter d’une blessure, d’une suspension, ne pas se blesser soi-même.

Actualités : Lucas Dumai et Raphaël Crivello dans Girondins Analyse ce soir ! - Girondins33

Lucas Dumai (FCGB / D. Le Lann)

(…) Actuellement, nous sommes sous contrat stagiaire. On avait signé, à la base, pour deux ans, donc il nous reste encore une année, après la fin de cette saison-là. Mais en général, ça se sent si on reste ou pas. Selon les matches qu’on joue en tant que titulaire, les performances qu’on fait, si on est parfois convoqué avec la catégorie supérieure. La plupart du temps, les trois-quarts du temps on va dire, je pense que les joueurs s’en rendent compte et se préparent par rapport à ça. »

CRIVELLO : « Les choses s’anticipent avec le club, et on a, si besoin, une psychologue à qui parler, en prenant rendez-vous. Mais on a surtout des réunions régulières avec les coaches, à la fin des ‘trimestres’ en quelque sorte. On voit ce qui va, ce qui ne va pas, ce qu’on peut faire pour s’améliorer, mais généralement les joueurs qui arrivent en fin de contrat sentent s’ils vont être conservés ou pas ou pas, même s’il y a toujours des surprises, en bien ou en mal. On a eu un exemple l’année dernière, avec Karl De Souza, un de nos meilleurs amis, qui a fait toute la saison avec nous, mais qui n’a pas été gardé et qui joue à Torcy, toujours au niveau U19 Nat, dans la région parisienne.


En général, le club des Girondins donne ses décisions assez tôt, pour permettre aux joueurs de pouvoir se renseigner et de trouver un autre club, ailleurs. Je ne sais pas exactement ce qu’ils disent ni s’ils font des démarches – je ne pense pas… – pour nous après, en fonction du joueur, en envoyant une lettre ou autre chose. Mais en tout cas, on n’est pas mis dos au mur et le club fait attention à cela, en nous prévenant assez tôt pour qu’on puisse rebondir si on n’est pas conservé ici. Et je sais aussi que si un club extérieur appelle les Girondins pour se renseigner sur un jeune élément qui n’a pas été gardé, les coaches vont, dans la majeure partie des cas, en donner une bonne image, même si ce n’est pas toujours le cas, du joueur. En tout cas, ils font en sorte de donner envie à d’autres clubs de prendre le joueur, ils les confortent dans leurs avis. »

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Raphaël Crivello (CfaGirondins.fr)

DUMAI : « Les agents ? Dans mon cas, oui, c’est une connaissance liée à ma famille, à mon père, et c’est souvent ce qui se passe pour les jeunes. Mais je n’ai rien signé avec lui, je ne lui donne pas d’argent, au moins tant que je ne suis pas pro on va dire… Il y a aussi des agents qui regardent les performances des jeunes et qui font la démarche de proposer leurs services. C’est quand même assez important ces questions juridiques, par rapport à nos contrats, à tout ce qu’on a le droit de faire… Et aussi à nos moyens pour retrouver des clubs si on n’est pas gardé. Un agent a souvent beaucoup plus de contacts que l’entourage familial, notamment ceux des compagnies, qui travaillent avec certains types de clubs. En tout cas, ce n’est absolument pas obligatoire de prendre un agent, même si on juge cela utile, car on peut aussi gérer les choses soi-même. Mais c’est très compliqué de le faire soi-même, et surtout quand on est encore jeune, en allant contacter les clubs pour se présenter. »

CRIVELLO : « De mon côté, j’ai un agent qui est venu vers moi. Il me suivait depuis trois ans, en voyant mes matches, et il me donnait des conseils, mais sans forcément qu’on travaille ensemble, car il connaissait déjà mes parents. Les relations sont bonnes et la collaboration s’est faite petit à petit, sans forcer les choses. Je sentais, à la fin de ma deuxième année de contrat durant ma formation aux Girondins, qu’il était pour moi nécessaire de prendre une personne de confiance pour bien travailler avec elle si je n’étais pas renouvelé. Par chance, je l’ai été, mais j’ai continué de travailler avec cette personne, qui travaille dans une compagnie, du côté de Lyon et a donc un réseau. On se voit environ toutes les trois semaines au Haillan pour qu’il vienne voir mes matches, on se téléphone souvent, l’entente est très bonne. Et, bien sûr, il ne touche aucune somme d’argent tant que je n’ai pas de contrat. En fait, en dehors des Girondins de Bordeaux ; un beau club avec une sacrée culture, auquel je me suis attaché ; et du Stade Malherbe Caen ; où j’ai joué pendant 3 ans avant de venir ici et que je supportais quand j’étais enfant, car c’est ma ville natale ; je n’ai pas trop, ni ma famille, de contacts dans le monde du football ; donc je voulais m’entourer d’une personne de confiance, ayant des connaissances pour m’aider à rebondir si je me retrouvais sans contrat. »

DUMAI : « Aujourd’hui, l’idéal, pour nous, serait quand même de signer en pro ici, à Bordeaux, ce qui représente un rêve. C’est là où on voudrait en être d’ici 3 ou 4 ans. Et puis, moi qui suis né à Talence, c’est mon club de cœur. »