Lilian Laslandes : « J’essaye de transmettre ce qu’on m’a appris »

Le journal en ligne de l’Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine a publié un entretien avecLilian Laslandes. L’ancien grand buteur des Girondins de Bordeaux explique notamment être encore actif dans le monde du football puisqu’il travaille avec le Stade Bordelais (CFA 2).

« C’est en 2012 que je suis arrivé en tant qu’entraîneur. Avant, je regardais juste un petit peu. J’ai pu faire des ‘spécifiques attaquants’ car c’était Laurent Dauriac, mon ami, qui coachait à ce moment. J’avais envie de voir comment les choses se passaient, de m’occuper d’autre chose que de mes affaires dans la restauration, en restant dans le monde du football. Alors j’ai été voir les jeunes, et ça m’a intéressé. J’ai trouvé que ce n’était pas le même niveau qu’avant, quand moi je jouais contre le Stade Bordelais. Avant il y avait une image, et là je n’ai pas retrouvé cette qualité, donc on essaye de la retrouver.

Je me suis positionné sur la catégorie des U13, car c’est une année où, juste après, ils jouent sur un terrain à 11 et doivent avoir toutes les bases du football pour passer sur un grand terrain, là où les courses et les efforts sont multipliés par deux. Alors on travaille le physique et, surtout, l’aspect tactique pour qu’ils sachent, tout de suite, faire, dès le terrain à 8, ce qu’ils devront faire sur celui à 11. Les deux générations que j’ai entraînées avant connaissaient ma carrière, mais maintenant… Plus je vais avoir des petits et moins ça va être connu. Mais après, leurs parents leur en parlent et ils vont sur Youtube et tout ça ; mais moi je ne suis pas trop réseaux sociaux ; et puis quand ils reviennent ils comprennent vite que quand je leur dis des choses c’est car j’essaye de transmettre ce qu’on m’a appris.

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Bordeaux ? Oui, j’aimerais pouvoir faire ces choses-là aux Girondins… Après, si je le veux vraiment je pense que c’est une chose qui est possible, il suffit que j’aille voir les bonnes personnes… Je vois bien, avec les entraîneurs que j’affronte, qu’ils ont les diplômes mais qu’ils n’ont pas cette science du football que je peux avoir, même si on n’a jamais la science infuse… En tout cas, oui, pourquoi ne pas retravailler avec les Girondins ? Je ne suis pas ‘marié’ avec le Stade Bordelais, même si pour le moment tout va bien et que je n’ai rien à dire. Mais si une proposition arrive pour aller faire ce que j’ai envie dans un club pro ils savent très bien que j’y vais. C’est clair et net.

Ce que j’aimerais faire, dans des clubs de la région, ou même au niveau des pros, c’est des ‘spécifiques attaquants’, comme cela se fait avec les gardiens de but. Je sais que si le geste n’est pas travaillé, constamment, on ne l’a pas naturellement. Moi, quand je suis arrivé à Auxerre, de Saint-Seurin, Guy Roux m’a dit : ‘C’est très bien Lilian, tu marques des buts, mais est-ce que tu mets le ballon où tu as envie de le mettre ?’… Je lui avais répondu que c’était déjà bien de la mettre au fond, et il m’a dit qu’il allait m’apprendre à la mettre partout, du pied comme de la tête, même avec un gardien. On faisait des exercices où parfois je mettais une heure à faire ce qu’il me demandait. Et au fur et à mesure des années, ce n’était plus que 15 ou 20 minutes, car tout était acquis, même s’il y a toujours des situations de matches qui font que tu peux louper une occasion car le gardien l’arrête ou que tu ne cadres pas. Mais dans ta tête, plus tu sais que tu as déjà fait tels gestes, un peu comme un joueur de tennis, plus ça va. Et nous, en tant qu’attaquants, on a besoin de toujours répéter les gestes. Si j’avais eu cette formation avant d’arriver à Auxerre, je pense que j’aurais passé les étapes plus vite dans ma carrière. »