Ménez : « Je n’ai jamais été un mec qui veut tirer de n’importe où au lieu de faire la passe »

Toujours dans son entretien du jour, accordé à Sud Ouest, Jérémy Ménez explique comment Jocelyn Gourvennec a su le séduire pour venir se relancer à Bordeaux, où il occupe son poste préféré.

« C’est un discours général. Il savait que j’avais eu une saison difficile à Milan, avec ma blessure. Il m’a dit que je ne devais pas me prendre la tête, qu’il me laisserait le temps de retrouver des sensations. Il m’a dit qu’il avait confiance en moi et a été franc. En plus, il y a Éric Blahic qui était déjà l’entraîneur adjoint à Sochaux quand j’ai débuté. Ce sont des personnes honnêtes. Il n’y en a pas beaucoup dans ce métier, et c’est ce que je recherche. Carlo Ancelotti, à Paris, m’avait marqué pour cela : tout était clair. Quand les joueurs sentent cette franchise, après, ils donnent tout sur le terrain. Même le mec qui jouait moins était heureux.

Le fait de pouvoir jouer en attaque, ça a été un plus. C’est la position que je préfère et, je pense, ma meilleure : aller en profondeur, décrocher, j’adore. J’ai souvent joué sur les côtés et c’est peut-être ce qui m’a empêché d’aller plus haut dans ma carrière. Je n’ai jamais été un mec qui veut tirer de n’importe où au lieu de faire la passe. On m’a collé l’étiquette d’individualiste car je faisais parfois le dribble de trop. Mais ce n’était pas car je ne voulais pas donner le ballon. J’ai presque autant de passes décisives que de buts dans ma carrière… (…) J’aime être dans un groupe jeune. Aujourd’hui, j’ai plus d’expérience, je suis là aussi pour aider ces jeunes. Je n’hésite pas à aller vers eux quand je vois des petits trucs. Après, leader, tout le monde l’est. Chacun doit amener sa pièce. (…) Ça fait plaisir qu’on parle de moi en bien. Après, je le vis super sereinement. Je sais ce dont je suis capable. Je n’ai qu’à retrouver mon physique et ça viendra tout seul. »